Tafdadout la fête du feu

 
 



La puissance magique que le feu semble receler ajoutée aux procédés longs et difficiles pour l’obtenir expliquent l’importance qu’on lui a traditionnellement attaché. On l’a partout conservé comme une chose des plus précieuses. Cela nous renvoi aux origines des premiers Hommes, 


1. Tafdadout le rituel :





Avant la cérémonie nocturne, les gens offres des cadeaux à leurs enfant, on offre des fruits secs, on joue à s’arroser d’eau, puis ensuite vient le soir, mais bien avant cela le feu se prépare minutieusement. Dans certains cas, la difficulté à obtenir le feu est devenue partie intégrante de son caractère sacré. Chez les Berbères les jeunes du village rassemble pendant une semaine plusieurs petit morceau de bois sec en préparatif du feu de joie. Une fois allumé, chaque enfant doit sauter sept fois par dessus les flammes. Les adultes participaient peut être autrefois au feu de joie, mais de nos jour l’événement n’est considéré qu’en accompagnement de la fête islamique “achoura” (dite en berbère el aâchour) considéré comme un jeu pour les enfants, ayant perdu sa signification solaire et purificatrice d’origine. Pour finir les enfants du village prenne un long morceau de bois qu’ils enflamment, ensuite ils vont chez le village voisin le déposer là-bas en signe de provocation. 
On éteint ensuite le feu avant le levé du soleil avec de l’eau.



Dans de rare cas, les Berbères utilisent les cendres en s’en mettant sur la tête, selon la croyance ils auraient des bienfaits pour santé et contre les maux de l’âme. Les cendres purificateur sont aussi utilisé dans d’autre civilisation.




2. Le feu de joie chez les autres peuples :



Depuis les temps les plus anciens, les feux de joie ont été un signe de réjouissance. Les plus connus qui se sont perpétués jusqu’à nos jours, dans les campagnes, sont les feux de la Saint-Jean (24 juin) que les paysans allumaient, dit-on, pour fêter l’entrée du Soleil dans le solstice d’été (Fêtes de la Nativité). D’une manière générale, on peut y reconnaître un vestige du culte du soleil. 

 
 
 
Dans l’Antiquité, les Grecs allumaient des feux de joie et des torches aux fêtes de Prométhée, de Dionysos, de Déméter, etc. A Rome, Servius Tullius, au moment des semailles, prescrivit un jour de repos pendant lequel on allumait de grands feux de paille : c’étaient les sementina. Le peuple sautait par-dessus les feux. 
 





Le feu même a été considéré comme une divinité par plusieurs peuples (Kamtchadales, Aïnous, Mongols). Le feu inextinguible (pyr asbeston) des Grecs, qui brûlait sans cesse à Athènes et à Delphes, le culte d’Héphaïstos, le feu qu’entretenaient à Rome les prêtresses de Vesta, ont parfois été vus comme la trace d’une ancienne déification du feu. Mais cette déification est plus assurée ailleurs. Ainsi, le premier mot des hymnes védiques est Agni, le dieu du feu, le prêtre divin du sacrifice. 





Les anciens Perses regardaient le culte du feu comme la partie fondamentale de leur religion, et les cérémonies de ce culte sont retracées avec détail dans le Zend-Avesta. Ils saluaient tous les matins le Soleil levant, symbole du feu le plus pur; ils regardaient le feu comme le protecteur des États, et conservaient dans des sanctuaires particuliers le feu sacré qui ne devait s’éteindre jamais. Behram, fils d’Ormuzd et l’un des 28 Izeds, était le génie du feu. Les Parsis de l’Iran et de l’Inde modernes, qui habitent surtout dans le Kerman et le Guzzerat, ont conservé toutes les cérémonies des anciens Perses à l’égard du feu. Nous passons le culte de Xiuliteuctli « seigneur du feu » chez les anciens Mexicains, de Ptah chez les Égyptiens, etc. 





Souvent le culte du Soleil était combiné avec celui du feu, et les anciennes fêtes solaires, chantées par Ovide, sont devenues, avec le Christianisme, les « feux de la Saint-Jean ».
Ces usages ont passé du monde païen au monde chrétien et se sont perpétués. Sauval, dans les Antiquités de Paris, décrit le feu qu’on allumait sur la place de Grève la nuit de la Saint-Jean. Après l’invention de la poudre, on y joignit des feux d’artifice et parfois on brûlait des animaux tels que des chats. Dans les campagnes, les paysans allumaient des bures ou brandons à l’époque du carême. Ils parcouraient les campagnes avec des torches. 





Les feux de la Saint-Jean sont restés très populaires. En Bretagne, les habitants allument cette nuit-là des bûchers sur toutes les collines et dansent autour : un tison du feu se suspend au chevet du lit entre la branche de buis bénit et le gâteau des rois; il porte bonheur. 





Dans le Poitou, on allume avec un cierge bénit un bourrelet de paille fixé le long de la roue d’une charrette que l’on promène dans la campagne : les champs éclairés par la lueur passent pour être fertilisés. Dans beaucoup de pays, en Italie par exemple, les feux de la Saint-Jean sont restés traditionnels; à leur occasion on célèbre des fêtes pittoresques.

 
 

Nous ne pouvons que mentionner les légendes relatives à l’origine divine du feu, et qui ressemblent toutes plus ou moins à celle de Prométhée (le Mahonïka des Polynésiens, le Tleps des Circassiens, etc.). Les sacrifices au feu ou par l’intermédiaire du feu sont communs à un grand nombre de cultures; les Algonquins, les Toungouzes, les Bouriates jetaient le premier morceau du repas dans le feu « pour l’esprit »; les Chinois et les Siamois brûlaient les objets précieux, les animaux, etc., pour que leur « vapeur » monte au ciel vers les divinités, vers la Lune, le Soleil, etc.





Presque partout le feu est donc une chose précieuse, adorée, entourée d’un respect superstitieux. C’est, traditionnellement, un péché de cracher dans le feu chez les Ghialiaks comme chez les paysans russes. En Afrique, en Malaisie, en Sibérie, on fait encore parfois passer à travers ou par-dessus le feu, qui purifie tout, les enfants nouveau-nés, les femmes relevant de couches, les malades. Chez les anciens Mongols un étranger ne pouvait franchir le seuil de la tente sans être « purifié » en sautant par-dessus un bûcher allumé. 




3. Tafdadout dans le Maroc moderne :

 



En effet le fête de tafdadout ou plus connue sous le terme arabe “chaâla” accompagne la fête de elaâchour (achoura), pratiqué plus religieusement en campagne, est en ville un véritable défouloir. Tradition aux origines ignorées, souvent oubliées, sont souvent l’occasion de jeux nocturnes pendant lesquelles la jeunesse du quartier s’amuses à s’en brûler les doigts. 





Nous avons de tristes récits où le feu de joie deviens incontrôlable, certains jeunes se mettent à jeter de l’eau sur les passants, les inconnus, les voisins, les maisons, du coup la paisible fête tourne au drame. Certaines personnes sont arrosés et le prenne bien, mais parfois cela finit en combat mortel, comme le cas d’une femme enceinte qui a fait une fausse couche du au stresse occasionné après avoir reçu de l’eau depuis son balcon, en 2010 cette affaire avait été relaté dans les médias, puisque le frère de la victime aurait ensuite assassiné le jeune farceur. 

 

Néanmoins ce qu’on peut retenir de cette fête ces qu’en ville elle perd son caractère religieux et devient un mouvement de joie populaire anarchique à la porté des plus jeune, qui n’y voit pas forcément l’esprit culturel ni cultuel.

 
 
4. Les origines juives de l’achoura :
 
 
 
Selon beaucoup la tradition oral berbère, la cérémonie de tafdadout serait d’origine juive, en effet nous retrouvons beaucoup de similitude entre la fête juive de Lag Ba’omer et celle de elaâchour. L’origine remonterai à l’arrivé des premiers juifs pendant la présence phénicienne en Afrique du Nord, sans pour autant être authentifié comme telle, il est possible que les cultes locaux ai fusionné avec l’apport religieux et culturel du judaïsme.
 
“L’achoura était à l’origine une fête juive, les Juifs qui ont instauré le rituel de l’eau dans la célébration en référence à la séparation de la mer par Moïse.” 
 
Chercheur islamique Idris Hani
 
Il est donc très probable qu’il s’agissait d’une fête païenne, autour d’un feu de joie éternel, mais qu’en suite les Juifs y apportèrent le rituel de l’eau comme pour marquer une phase d’exaltation, de purification et pour finir la rédemption.
 
 
5. Lag Ba’omer aujourd’hui au Maroc :
 
 
 
M’Hammad Bennaboud est un historien qui sait la Médina de Tétouan au Maroc intérieur. Il est également familié avec les grands changements que la ville a subi au cours des cent dernières années. Nathalie Galesne lui a parlé de la longue histoire de coexistence entre juifs et musulmans dans la ville. 
 
 
 
Selon M’Hammad Bennaboud, les juifs d’origine marocaine viennent à Tétouan d’Israël chaque année pour visiter le tombeau d’un saint. Ici, les gens se rassemblent juives autour d’un feu lors d’un pèlerinage juif de la tombe de Rabbi Amram Ben Diwan dans Asjen, Maroc. Le Maroc est considéré comme l’un des rares pays arabes à reconnaître l’importance de la culture juive à son identité.
 
 
6. Lag Ba’omer les origines :
 
 
Lag Ba’omer (hébreu : ל”ג בעומר « trente-trois jours dans l’omer ») ou la’omer (hébreu : ל”ג לעומר « trente-troisième jour de l’omer ») est une fête juive d’institution rabbinique.
 
D’origine obscure, la fête est mentionnée pour la première fois dans la littérature rabbinique médiévale qui la rattache à Rabbi Akiva. Une tradition l’associe fortement à Rabbi Shimon bar Yohaï, légendaire auteur du Zohar, tandis que le sionisme y célèbre la vaillance de Shimon bar Kokhba.
 
Elle a lieu le 18 iyar (généralement en mai dans le calendrier grégorien), en Israël comme en diaspora, donnant lieu à des feux de joie et, pour certains, à des pèlerinages sur les tombes des justes, en particulier le mausolée supposé de Rabbi Shimon, au mont Meron.
 
 
Lag Ba’omer n’apparaît ni dans la Bible hébraïque ni dans les Talmuds ou le Midrash mais la croyance populaire rattache le plus souvent la fête à Rabbi Akiva et l’un de ses disciples, Rabbi Shimon bar Yohaï.
 
Selon le Talmud et le Midrash, Rabbi Akiva, principale figure spirituelle de sa génération, avait vingt-quatre mille étudiants qui moururent d’une mystérieuse épidémie entre Pessa’h et Chavouot parce qu’ils s’entredéchiraient. La désolation régna jusqu’à l’arrivée de Rabbi Akiva dans le sud où il dispensa son enseignement à cinq nouveaux disciples : Rabbi Meïr, Rabbi Yehouda, Rabbi Yosse, Rabbi Shimon et Rabbi Eléazar ben Shammoua.
 
Tous devinrent des héros du judaïsme rabbinique, en particulier Rabbi Shimon bar Yohaï. Pour avoir critiqué le pouvoir romain, il dut se réfugier avec son fils Rabbi Eléazar à Peki’in dans une grotte où ils demeurèrent douze ans, s’enterrant jusqu’au torse pour économiser leurs vêtements, étudiant la Torah pendant que Dieu pourvoyait à leurs besoins en suscitant un caroubier et un cours d’eau. Les savoirs sur lesquels ils méditaient étaient si profonds qu’à leur sortie, leur regard pouvait embraser le monde. La grotte de Rabbi Shimon et de son fils devint ensuite un lieu privilégié pour rencontrer le prophète Élie qui leur avait rendu visite et deviser avec lui des enseignements secrets.
La tradition rapporte par ailleurs une dispute entre les gens de Meron et ceux de Gischala pour l’honneur de pouvoir enterrer Rabbi Eléazar sur leur sol. Cependant, si cette tradition permet de comprendre le lien qui se tissera ultérieurement entre Lag Ba’omer et le mont Meron, elle ne fait aucune allusion à la fête elle-même.
 
 
Très vite au XVIe siècle Lag Ba’omer prend beaucoup plus d’importance avec les kabbalistes.
Selon un enseignement rapporté au nom de Hayim Vital, la raison des réjouissances en ce jour serait la mort de Rabbi Shimon. En effet, le « Tanna divin » aurait attendu l’approche de sa mort pour divulguer à ses disciples les secrets sublimes dont il était détenteur à la suite de son séjour dans la grotte. Or, ces enseignements contenaient la lumière primordiale cachée grâce à laquelle Adam pouvait, avant son expulsion d’Éden, voir d’un bout du monde à l’autre. En permettant à son secrétaire Rabbi Abba de les consigner dans le Zohar (d’où ce nom de « Livre de la Brillance »), Rabbi Shimon aurait apporté l’harmonie dans le monde, raison pour laquelle sa mort est appelée hiloula (« noces » avec le ciel).
 
 
 
Il convient donc de célébrer le jour avec de nombreuses chandelles et de grands feux car ils émulent la lumière qui descendit sur le monde en ce jour et évoquent le feu de la Torah, qui commence à poindre pour se révéler pleinement dix-sept jours plus tard, à Chavouot. D’aucuns alimentent le feu avec des habits en souvenir de Rabbi Shimon qui s’enterra pour économiser les siens
 
 
La relecture de Lag Ba’omer conquiert rapidement le monde séfarade, encore traumatisé par l’expulsion des Juifs d’Espagne, l’Orient (à l’exception de quelques communautés réfractaires à la kabbale ou à son interprétation lourianique) et l’Europe de l’Est, où la kabbale lourianique donne naissance au hassidisme.
 
 
 
La fête trouve un terreau particulièrement fertile en Afrique du Nord, où le culte de Rabbi Shimon bar Yohaï se combine avec celui des saints, typique de la culture berbère. Sa commémoration devient rapidement celle de tous les saints disparus et de nombreuses coutumes apparaissent comme la veillée d’étude, l’aménagement d’une pinat Rashb”i (hébreu : פינת רשב”י « coin de Rabbi Shimon bar Yohaï ») dans les foyers, les processions avec moult bougies et parfums et surtout, les pèlerinages à la Ghriba de Djerba ou à la synagogue Boushaïef de Zliten.
 
 
7. Feu de joie berbère :
 
 
Le feu considéré comme le point de rassemblement des fêtes nocturne, les habitants du village célèbres en été d’euphoriques événements mystique pendant lesquelles les hommes se positionnent de façon parallèle ou en cercle. Dansant autour du feu, bourdonnement de tambour, le rythme musical emporte les villageois dans une transe passive agrémenté de rires et youyou à quelques moments, l’ambiance festive fait oublier les individus et rappel la communauté. En effet il s’agirait de feu de joie allumé en référence au soleil, les mouvements de danse cyclique et discipliné rappel les mouvements astraux, il s’agirait peut être d’un rituel solaire plus ancien que tafdadout.
 
 
8. Les origines mythiques :
 
 
Héphaïstos ou Héphaestos (en grec ancien Ἥφαιστος / Hếphaistos) est le dieu du feu, des forges et des volcans. Selon les sources, il est le fils d’Héra et de Talos le géant de bronze, ou d’Héra seule. Il est habituellement représenté sous les traits d’un forgeron boiteux, mais il est d’abord un inventeur divin et un créateur d’objets magiques. Dès Homère, son nom est utilisé par métonymie pour désigner le feu.
 
 
L’importance du travail de la forge dans les civilisations de l’âge du bronze et à l’âge du fer explique que le personnage du forgeron ait été étroitement associé au pouvoir politique et à la religion. Ainsi, à Citium (actuelle Larnaca à Chypre), un culte est rendu au xiie siècle av. J.-C. à des divinités du lingot de cuivre, particulièrement abondant sur l’île ; de même, il existe un lien direct entre les forges et le sanctuaire. Le nom d’Héphaïstos à proprement parler semble avoir déjà existé sous la forme a-pa-i-ti-jo à l’époque mycénienne.
 
 
 
Le travail de la forge perd de son importance à l’époque archaïque, puis classique. Le culte d’Héphaïstos est donc peu répandu. Il est vénéré principalement à Lemnos, Athènes et dans le Sud de l’Italie. La première, dont la mythologie fait la résidence du dieu, a pour capitale Héphaïstias, habitée jusqu’au vie siècle av. J.-C. par une population non-grecque que les Grecs appellent Tyrséniens. Elle accueille une fête de purification où le feu nouveau est allumé, puis distribué aux artisans.
 
 
Il possède trois lieux de culte à Athènes :
 
  • Un autel dans l’Érechthéion, à côté de l’autel de Poséidon et de celui du héros Boutès.
  • Un grand temple sur la butte du Kolonos Agoraios, qui accueille le culte conjoint d’Héphaïstos et d’Athéna Hephaisteia.
  • Un autel à l’Académie.

 

 
À l’instar de Zeus Phratrios et d’Athéna Phratria, le Dieu reçoit un sacrifice lors de la fête des phratries, les Apatouries. Il est également à l’honneur de la fête des artisans, les Chalkeia, en même temps qu’Athéna Erganè (« industrieuse »). Enfin, les Héphaisties lui sont spécialement consacrées ; comme les Panathénées et les fêtes de Prométhée (Προμηθεια), elles comportent une lampadédromie, c’est-à-dire une course aux flambeaux qui fête le feu nouveau.
 
Enfin, Héphaïstos est vénéré dans le Sud de l’Italie : dans les îles Lipari et la région de l’Etna, où sa forge est située à partir de l’époque classique. Selon Pythéas, les îles sont même le théâtre d’événements miraculeux : il suffit d’y déposer du fer avec un peu d’or en guise de salaire, et l’on retrouve le lendemain le fer ouvragé de manière remarquable
 
 
9. Du mythe à la pratique :
 
 
En conclusion, nous distinguons plusieurs âges dans l’évolution du culte du feu :
  1. Le culte du Dieu du feu Héphaïstos.
  2. Transfert de l’hellénisme au judaïsme.
  3. Transformation du culte du feu, renouveau du culte de Héphaïstos par les Hébreux.
  4. Fusion du culte du feu juif au zoroastrisme.
  5. Le culte du feu devient le symbole de Moïse.
  6. Propagation du culte du feu à travers le monde.
  7. Le christianisme récupère le culte du feu.
  8. L’islam hérite du culte, fascination pour le feu, rhétorique sur le feu de l’enfer.
  9. Le culte du feu devient symbole de l’achoura pour les musulmans.
  10. Expulsion des Juifs d’Espagne et fusion avec la religion libyque (berbère).
  11. Apparition des innovations, jet d’eau, fin du feu éternel. (symbolisant le forgeront qui trempe le fer encore chaud dans l’eau)

 

En dépit des évolutions nous retenons de cette analyse, qu’il s’agit d’un culte païen d’origine hellénistique aux origines très anciennes, qui incarné par Héphaïstos devient une sublimation pour l’Homme qui y voit la possibilité de transformer les objets ou de les détruire. Ainsi transformation et purification devienne le credo d’une humanité productrice, passant de la pierre aux métaux. Le culte devient un symbole de force pour les nations, il s’agit du feu de la vie, de l’action, de la productivité. Les Juifs reçoive l’héritage d’Héphaïstos devenant à leur tour des adorateurs du feu sacré, y trouvant progrès pour leur civilisation, celui-ci deviendra leur symbole religieux le plus fort. Les Hébreux transmettront ensuite ce culte aux Perses qui devienne intimement lié au peuple d’Israël, au point que le Roi Cyrus reconstruit le temple de Jérusalem et gagne l’amitié éternel des Israélites. Ainsi le feu est devenue le coeur de la religion perse, influençant le monde entier, l’émigration des Juifs participera à rendre ce culte universel. Le christianisme hérite à la fois du judaïsme et de l’hellénisme, ce qui fait de cette religion la plus en phase avec le culte d’Héphaïstos et la religion juive, même si les pratiques s’inspire plus tôt des peuples indo-européens. 
Par la suite l’islam hérite de ce culte, très influencé par le monde perse zoroastre, le judaïsme et le christianisme. Le feu devient un symbole sacré, le coran fait référence à des feux encore jamais vu, s’opère donc une évolution du culte, qui passe d’un symbole purificateur à punitif, le christianisme en parlait déjà, mais l’islam développe une véritable mythologie, ces la renaissance du culte de Héphaïstos, devenant non plus l’objet de fascination des Hommes, mais leur pire crainte. Le feu qui n’a jamais été au sommet des divinités les plus adorées, devient l’image ultime d’une humanité soumise, priant pour son salut, préférant châtiment corporel que de subir le feu divin.
La fête de tardadout fusionne avec le judaïsme, les Berbères perde en partie leur identité païenne pour devenir les premiers juifs, puis les premiers chrétiens de Méditerranée, le culte solaire devient peu à peu un culte des braises, ce transfert du paganisme berbère dans le monothéisme abrahamique devient le symbole d’une nouvelle Libye (Afrique du Nord). Avec l’arrivé de l’islam la achoura se marie très facilement avec les cultes locaux, puis arrive la fin de l’Andalousie judéomusulmane, l’importante émigration juive en Hespéris (Maghreb) apporte un renouveau du culte du feu, les fêtes sont désormais célébré à côté des lieux de grand saint (marabout), effaçant définitivement la frontière entre paganisme berbère et monothéisme abrahamique. L’eau s’ajoute à la achoura comme pour la Lag Ba’omer et devient l’élément destructeur final, en référence à Moïse qui engloutit Pharaon dans la mer. Ainsi l’eau élément salvateur prend ici une nature destructrice, mais aussi constructrice, telle Héphaïstos qui après avoir battu le fer chaud, trempe le métal dans l’eau pour qu’il prenne sa forme final.

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