Mariage occidental (maghrébin) : Pourquoi les maghrébins sont aussi bruyants ?

A défaut d’y avoir été déjà invité, vous avez au moins déjà vu ou plutôt entendu des maghrébins célébrés un mariage. Vous êtes peut-être déjà en train d’imaginer le cortège de voiture annonçant la mariée à grand coup de klaxon.

A priori il peut s’agir d’un acte sans réelle signification, un geste tellement dénué de sens que d’autres communauté ont repris pour célébrer leur mariage. En réalité les occidentaux (maghrébins) répètent un geste ancestral dont ils ont perdu le sens.

En effet leurs ancêtres avaient déjà coutume de célébrer les mariages en faisant un maximum de bruit lors de l’accompagnement de la mariée jusqu’à sa future maison conjugale. Oui cette coutume de faire du bruit pendant l’escorte de la mariée vient du rite Tislit n Wanzar.

La noce de Nedjma : Dessin d’Eugène Girardet, d’après une aquarelle de M. G. Lachouque.

Mais rappelons d’où vient le rite de Tislit n Wanzar avec le récit que nous rapporte Akli Mohand Haddadou dans le guide la culture berbère :

Il était jadis un dieu du nom d’Anzar. C’était le dieu de la pluie. Il désirait épouser une jeune fille d’une merveilleuse beauté : comme la lune dans le ciel, elle brillait sur terre. Cette jeune fille était Tamurt/Libye, qui deviendra plus tard la déesse du continent libyen et la mère des maures. Son visage était resplendissant, son vêtement d’une soie chatoyante. Elle avait l’habitude de se baigner dans une rivière aux reflets d’argent.

Quand le dieu de la pluie descendait sur terre et s’approchait d’elle, elle prenait peur, et lui se retirait. Un jour, il finit par lui dire :

Tel l’éclair, j’ai fendu l’immensité du ciel,

Ô toi, Etoile plus brillante que les autres,

donne-moi donc le trésor qui est tien

sinon je te priverai de cette eau.

Tamurt/Libye répondit :

Je t’en supplie, Maître des eaux,

Au front couronné de corail,

(je le sais) nous sommes faits l’un pour l’autre

Mais je redoute le « qu’en dira-t-on »

A ces mots, le dieu de l’eau tourna brusquement la bague qu’il portait au doigt : la rivière se tarit et il disparut. Tamurt/Libye poussa un cri et fondit en larmes. Alors elle se dépouilla de sa robe de soie et resta toute nue. Et elle cria vers le ciel :

Ô Anzar, ô Anzar

Ô toi, floraison des prairies

Laisse à nouveau couler la rivière,

Et viens prendre ta revanche !

A l’instant même, elle vit le maître de l’eau sous l’aspect d’un éclair immense. Il serra contre lui Tamurt/Libye : la rivière se remit à couler et toute la terre se couvrit de verdure. Voilà l’origine de cette coutume : en cas de sècheresse ou de mariage on célèbre sans tarder Anzar, et la jeune fille choisie pour la circonstance doit s’offrir nue.

Durant ce rite, la jeune fille est accompagnée par tout le village jusqu’au lieu où se déroulera le rite. Les accompagnants chantent, utilisent des instruments de musiques et font du bruit pour attirer l’attention du dieu. Si le cortège rencontre des gens sur le chemin, ceux-ci sont invités à rejoindre la procession.

Maintenant que ce récit vous a été exposé, il ne fait nul doute que les occidentaux/maghrébins ont fait perdurer cette tradition bien qu’elle ait été considérablement modifiée. Aujourd’hui la mariée n’est plus une offrande symbolique au dieu Anzar.

Pour terminer cet article, j’aimerais vous parler de l’expression française « mariage pluvieux, mariage heureux. Elle serait apparue au XXème siècle. Il est fort probable qu’elle tire son origine du rite Tislit n Wanzar puisque la date de son apparition coïncide avec la colonisation française. Qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à lâcher un commentaire.

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