Le Cèdre atlante

 

Cedrus atlantica aussi nommé Cèdre de l’Atlas.

Noms libyques : Arz, Idguil, Idil, Amgûz.

Ce genre ne comprend plus actuellement que quatre espèces :

  • Le Cèdre de l’Himalaya : Cedrus Deodara qui constitue de vastes forêts en Inde et en Afghanistan.

  • Le Cèdre du Liban : Cedrus Libani qui constitue des peuplements au Liban et en Turquie.

  • Le Cèdre de Chypre : Cedrus brevifolia dont les boisements sont très réduits sur l’île de Chypre.

  • Le Cèdre de l’Atlas qui forme de belles forêts au Maroc et en Algérie.

Au Maroc l’aire du Cèdre est répartie sur le Rif, le Moyen Atlas et le Haut Atlas oriental. Dans le Rif cette essence forme de belles futaies dans les secteurs de Targuist et de Kétama. Dans le Moyen Atlas on la trouve dans les montagnes de Taza (Bou Iblane, Tazekka..), et dans la partie centrale de cette chaîne où l’on trouve les plus beaux boisements du Maroc (Ifrane, Azrou, Itzer, Khénifra). Dans le Haut Atlas oriental, des cédraies généralement très âgées se trouvent dans des conditions climatiques difficiles du fait de l’altitude de la continentalité accentuée, et de l’insuffisance pluviométrique (Jbel El Ayachi et le Masker).

Du point de vue écologique, le Cèdre est un montagnard qui trouve son optimum dans le climat méditerranéen humide froid à continentalité un peu accentuée (850 à 1.200 mm). Mais il se trouve aussi dans l’étage subhumide. Son altitude va de 1.350-1.400 m dans le Rif à 2.600-2.800 m dans le Haut Atlas oriental. Il est indifférent à la composition chimique des sols et s’accommode de toutes les formations géologiques.

Son association végétale présente, quand il est sous forme de futaie, deux faciès bien distincts :

  • Un faciès relativement sec que l’on trouve dans les cédraies continentales de hautes altitudes (Haut Atlas oriental). Le cortège floristique se compose du Genévrier Thurifère, le chêne vert, le frêne dimorphe, le Pin d’Alep, L’Aubépine monogyne, l’épine Vinette d’Espagne, le buis des Baléares etc.

  • Un faciès humide avec le Houx, le Chêne vert, les érables, le merisier, l’alisier blanc, l’If, les ronces, la pivoine, le daphné Laureola, le ciste à feuilles de laurier, le cytise de Battandier etc.

C’est un arbre d’une longévité considérable qui peut dépasser le millénaire. Sa régénération naturelle est capricieuse et assez aléatoire et demande la conjonction d’un certain nombre de conditions climatiques et écologiques pour arriver à terme.

Les ennemis du Cèdre sont les incendies, les champignons et les insectes. Les champignons sont surtout le Trametes pini (le Mjéj) et le Polyporus officinalis (le Saboune), qui s’attaquent au bois et en déprécie un nombre considérable de m3. Les attaques des insectes sont essentiellement l’œuvre de Thaumatopaea pityocampa ou chenille processionnaire qui est un phytophage qui cause des dégâts importants.

Le bois de Cèdre est un excellent bois d’œuvre connu et apprécié depuis la plus haute antiquité. Il possède toutes les caractéristiques des résineux d’Europe sauf la résilience (résistance au choc). Le bois à des qualités particulières selon les zones d’origine : ébénisterie, menuiserie et charpente. Il peut donner des poteaux téléphoniques, du bois de mine et des perches. Par contre c’est un bois de feu banal et un médiocre bois de carbonisation. Sa distillation industrielle donne une gamme de produits pharmaceutiques et aromatiques.

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