Tawukt la sage nocturne

1. Le Roi Et Le Hibou (Conte Berbère) :





Parmi les tabous qui existent en Kabylie, il y a celui du hibou (imiârouf) que personne n’ose transgresser, jusque de nos jours. On ne le tue pas et on ne mange jamais sa chair. On le considère comme un oiseau de malheur car dit-on quand il se met à hululer il faut s’attendre à ce qu’il y ait le lendemain un décès. D’un autre côté, on le considère comme l’animal le plus sage de la gent ailée. Ce qualificatif lui est donné suite à sa confrontation victorieuse avec le roi Salomon (agelid Slimane). Cet aglid (roi) dit la légende régnait sans partage sur tous les volatiles de la création. Et, à ce titre il peut exiger d’eux, tout ce qu’il veut. Aglid Slimane, qui avait plusieurs femmes vient de se marier de nouveau avec une très jeune fille resplendissante de beauté. Comme cela ne lui est jamais arrivé il aime sa nouvelle femme à la folie. Il l’isole dans son palais, et met à sa disposition une armada de servantes qui doivent se plier à ses exigences de jour comme de nuit.
Consciente de l’ascendant qu’elle a, sur son roi de mari, un jour elle lui dit :


– Je veux une couche de duvet pour que je puisse me reposer.


Les désirs de sa favorite étant des ordres aglid Slimane bat le rappel de ses troupes ailées. En quelques minutes le palais est assiégé par tous les volatiles du pays, qui se demandent quel est l’objet d’un tel rassemblement. C’est la première fois que aglid Slimane leur demande une chose pareille. D’habitude, il convoque quelques uns, mais convoquer tous les oiseaux à la fois est inhabituel et cela doit sûrement cacher quelque chose !
Une fois tous les oiseaux rassemblés aglid Slimane prend la parole et dit :


– Ma femme désire une couche faite de votre duvet pour qu’elle puisse se reposer.


Trop heureux de plaire à leur roi, les oiseaux s’arrachent avec leurs becs de fins duvets qu’ils mettent en tas sur une grande couverture de laine tissée (ah’aïk ou aâlaou).
Aglid Slimane profite de l’occasion pour faire inscrire par ses scribes, les noms de tous les oiseaux qui ont répondu présent à son appel.
On s’aperçoit avec dépit que seul le hibou (imiârouf) n’est pas venu. Il est aussitôt signalé à agelid Slimane, qui accuse mal le coup. Il se met en colère et pense déjà à la punition qu’il devra lui infliger.


Ce n’est qu’après deux jours d’absence, que le hibou se présente au palais. On le ramène devant aglid Slimane, les yeux injectés de sang, il lui dit furieux :


– Qu’est-ce qui t’a retenu jusqu’à maintenant, pourquoi tu n’es pas venu au bon moment ?
– Je m’excuse majesté, mais j’étais fortement absorbé dans certains calculs que je n’ai pas vu le temps passé !
– Et quels calculs faisais-tu ?
– J’ai compté sans discontinuer les jours et les nuits.
– A quel résultat es-tu parvenu ?
– Je suis arrivé à déterminer qu’il y a beaucoup plus de jours que de nuits.
– Comment ça ?
– Aux jours j’ai additionné les nuits de pleine lune (thiziri) car durant ces nuits on voit comme en plein jour.
– C’est effectivement vrai ce que tu dis. D’accord je t’excuse pour le premier jour de retard, et pour le second jour qu’as-tu à dire ?
– Après avoir fini mes premiers calculs sur les jours et les nuits, je me suis mis à calculer le nombre d’hommes et de femmes vivant sur la terre.
– Et, qu’est-ce que tu as trouvé ?
– Majesté sans vouloir vous offenser, j’ai trouvé que le nombre de femmes est supérieur à celui des hommes.
– Comment es-tu arrivé à ce résultat ?
– Par le constat majesté !
– Quel constat ?
– Pour moi lors d’un litige opposant un homme à une femme, je considère qu’à chaque fois qu’un homme s’avoue vaincu et baisse les bras il devient de fait une femme. A ce type d’homme, on peut rajouter tous les hommes, même s’ils sont rois, qui obéissent aveuglément, aux caprices de leurs femmes qui leur exigent des choses insensées comme cela a été ces temps derniers !


– L’allusion est flagrante !


Se sentant visé, aglid Slimane se tient la barbe et réfléchit. Les paroles du hibou sont justes et justifiées, il n’a aucun prétexte pour le châtier. Assis sur son trône il bat des deux mains le rappel de tous les volatiles inscrits. Quand ils sont tous rassemblés autour de lui, il invite chacun des oiseaux à reprendre le duvet qu’il a donné. Il ne donne aucune explication mais tout le monde a compris. Les duvets qui devaient tapisser la couche de la reine, furent mis depuis ce jour dans les nids des oiseaux pour assurer aux oisillons, chaleur et douceur. C’est pour cela qu’on voit encore de nos jours dans les nids, des duvets.




2. Etymologie et ce qui faut savoir sur Tawukt :





Pour désigner la chouette, ou le hibou, le terme générique le plus communément rencontré, qu’il s’agisse de la zone tachelhit ou tamazight, est “tawukt”. Encore que l’on puisse rencontrer tawuct (Ayt Yahya), ou twuyt (Ayt Seghrouchen, Abdel-Massih sans parler d’une forme archaïque, tawwugt, que recèle un lexique d’al-Hilali du xviie siècle. Il s’agit, selon toute apparence, d’un terme pouvant s’appliquer indifféremment aux espèces suivantes, toutes présentes dans la région :
La chouette effraie (Tyto alba),
La chouette hulotte (Strix aluco),
La chouette chevêche (Athene noctua),
La chouette de Scops (Otus scops), parfois appelée petit-duc.


Ce dernier est sans doute le plus caractéristique des petits rapaces nocturnes du Maghreb. Dans le Maroc central, contrairement à la très répandue chouette chevêche, on l’entend plus qu’on ne le voit. En effet, étant donné sa taille plus que modeste (19 cm), il est difficile de discerner son disque facial clair et ses deux “cornes” minuscules. Quotidiennement, dans certains sites boisés et montagneux, comme Ifrane, Jaffar, Tounfit et Anergui, il fait entendre dès le coucher du soleil son cri répétitif, métronomique. Bruit lancinant, agaçant, considéré de mauvais augure par les Berbères, car pouvant être associé aux lamentations des âmes de défunts qui viendraient ainsi hanter leurs nuits, thème que reflète leur poésie orale. Par ailleurs, c’est sans doute également la chouette de Scops que désigne wi-ggzuln, appellation réservée à un hibou de petite taille que l’on doit à al-Hilali.


Dans certains cas, en tachelhit, tawukt peut s’appliquer au hibou grand-duc. À ce propos, signalons que le lexique berbère ne semble pas établir de distinction explicite entre deux espèces voisines, répertoriées dans l’Atlas : le grand-duc (Bubo bubo) et le moyen-duc (Asio otus). Toujours est-il qu’il s’agit là d’un des plus puissants rapaces, toutes catégories confondues, capable de capturer un autour des palombes, un canard, voire un renard adulte. Des prouesses de ce genre lui ont valu une réputation d’enleveur de chats (iumz imaccuri), alors que dans la région de Tounfit (Ayt Yahya), le terme aberrid n-taydwin est plus généralement employé. Expression qui serait à rapprocher d’aḥuliy n-yiḍ, attestée par E. Destaing pour l’aire tachelhit, et d’aεetrus ellil pour le Rif, plus exactement chez les Iboqqoyen. Quoiqu’il en soit, à travers la variété dialectale, se dégage l’image d’une sorte de bouc ailé, avec ses deux petites touffes de plumes en guise de “cornes”, en tous cas redoutable prédateur des ténèbres.


On retiendra également muka (noté mukka), terme usité chez les Ayt Warayn, les Ayt Ndhir, et autres groupements du Moyen-Atlas pour désigner l’oiseau des nuits à la sagesse infuse. Vocable attesté notamment dans une version du conte célèbre, “Le Hibou de Moulay Sliman”, recueillie par A. Roux, ainsi que celle, dans le parler des Ntifa (Haut Atlas central) dont on est redevable à E. Laoust. Sans omettre la version d’A. Leguil, Saydna Sulayman d tawukt, pour les Mesfiwa.




3. Bururu le roman berbère :





“Bururu”, cet oiseau de la nuit, porteur du malheur et de désolation, est le nom qu’a choisi Tahar Ould Amar pour titrer son premier roman qui vient de sortir chez l’édition Azur. L’auteur, qui vient par le moyen de ce produit littéraire, consolider le processus d’affirmation d’une nouvelle littérature amazighe, est un journaliste de son état. Ecrit dans un amazigh quotidien, accessible pour toutes et tous, ce roman se veut un témoignage d’une étape très sensible de notre histoire récente, la décennie terroriste. Publié chez l’Edition Azur, Bururu est un roman de 123 pages, format 12/18. L’illustration de la couverture est de Toufik Hadibi qui, il faut le dire, a réussi une oeuvre originale qui exprime fortement le contenu de Bururu. La préface du roman porte la signature de deux enseignants du DLCA de l’université de Béjaïa, MM. Allaoua Rabhi et Zahir Meksem.


Qui est l’auteur ?


Tahar Ould Amar est né en 1961 à Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’sila. Après des études primaires à Aïn Bessem, moyennes à At Yenni, il se retrouve au lycée Abderrahmane-Mira de Bouira où il prendra part comme tous les jeunes de son âge à ce que l’on appellera plus tard les évènements du Printemps berbère. En 1986, il décroche le bac français au lycée Descartes (actuel Bouamama) à Alger. En 1988, après une traversée du désert qui n’aura pas trop duré, il enseigna le français dans la wilaya de Médéa. Avec l’introduction de tamazight dans le système éducatif, suite au boycott de l’année scolaire 1994/1995, il fait sa conversion vers l’enseignement de tamazight. En 1999, avec un groupe d’amis de Béjaïa et de Tizi Ouzou, il participe à la création d’un journal régional : “L’hebdo n Tmurt”, pour se retrouver actuellement à la Dépêche de Kabylie comme responsable du bureau de Bouira.


L’histoire


Dans “Bururu”, Tahar Ould Amar nous raconte l’histoire mouvementée du jeune Muh, un enfant d’une cité populaire de la capitale. Désarçonné par la beauté d’une jeune fille qui vient de passer devant lui, le jeune Moh réalisa qu’elle est la cible d’un groupe de jeunes voleurs issus de son quartier. L’ayant secourue, Moh fait la connaissance de Dounya, fille d’un haut gradé de l’armée. Ayant menti sur sa personne, s’étant présenté comme le fils d’un grand commerçant, Moh s’est retrouvé victime de son propre mensonge. En voulant dire la vérité à Dounya, qu’il fréquentait depuis quelques temps, celle-ci a eu une réaction violente et brutale : “Il faut te rendre compte que nous ne sommes pas de la même classe, il ne faut plus penser à moi”. A partir de cet instant, la vie de Moh bascula. De rêveur innocent, il devient un tourmenté qui ne vit que pour amasser de l’argent et égaler en fortune le père de sa bien-aimée. C’est alors qu’il intègre un réseau de trafiquants de voitures. Arrêté par la police, il fut jeté en prison pour quelques mois. A sa sortie, il décide d’immigrer. Du Maroc, il rentre en Espagne puis en Italie. Dans son pays, il ne trouve pas son voisin Rida, surnommé Grifa, qui s’est fait ramasser par la police. Il est pris en charge par des amis de celui-ci, deux jeunes marocains qui l’attirent dans l’univers de l’alcool et de la drogue. Sans travail, sans sa “dose”, Moh tente de voler une vieille femme. Arrêté, il retrouve Rida en prison. Depuis cette rencontre, sa vie prend une autre tournure. Il est pris dans une cascade qu’il échoue à contrôler. Membre d’un réseau islamiste, Rida insère son voisin dans son groupe. Avec finesse, Tahar Ould Amar nous introduit dans la vie intérieure des groupes islamistes. D’Italie à la France, Moh atterrit à Alger. Au lieu de rejoindre la maison familiale, il est pris en main par ses amis barbus. “Tu es recherché par la police, tu es fiché comme moudjahid !”, lui dit-on. D’Alger à Zberber, le destin le conduit vers les grottes de “Abou Ikhejdan”, l’émir de la région. Ayant assisté au massacre de tout un village, Moh dans un moment de panique du groupe, saisit l’occasion et tire en tuant l’émir sanguinaire. Depuis ce moment, il fait le maximum pour déserter du rang du groupe terroriste. Pour ce faire, il gagne la confiance de Mourad, un terroriste désillusionné et se rapproche habilement du nouvel émir qui le place comme son bras droit. Ce dernier lui accorde sa demande de mariage avec Dalila, la fille enlevée dans un village voisin et épousée malgré elle par l’émir assassiné. La fille qui séduit Moh depuis le premier jour, reprend le goût à la vie dans les bras de l’amour caressant de son nouveau mari. En compagnie de Dalila, Mourad et Nadia, Moh quitte le maquis de Zberber. Dans la gare de Boumerdès, en partance pour Alger, le groupe de “miraculés” prend place. Pour terminer son texte, Tahar Ould Amar prend le soin de clôturer son roman sans clore le problème de la violence terroriste. “… je regarde de la fenêtre, je vois deux barbus aborder la colline”. Telle est la dernière phrase du roman.


Quelques remarques


A la lecture de ce roman, nous retenons que si l’amour contrarié de Dounia, fille d’un haut dignitaire du régime a conduit Moh vers la dérive, vers le vol, la drogue et le terrorisme, paradoxalement, c’est un autre amour, celui de Dalila, fille d’un petit chef de kasma, qui le remet sur le chemin de la vie et du sourire. “Je partirais avec toi en enfer…”, phrase dite par Dalila, contraste, rassure et efface le “nous ne sommes pas de la même classe” de la fille de Hydra. Tahar Ould Amar, avec un style d’écriture dynamique et souvent plein de dérision, utilise cet amour qui éleva l’homme au rang des sains, pour décomplexer Mourad, un orphelin enrôlé par les terrorismes intégristes. En effet, celui-ci retrouve la joie de vivre à côté de la jeune Nadia qui, par peur du regard des autres et de leur cruauté, hésite à retourner dans la maison de ses parents. Nadia, comme Dalila d’ailleurs, sont deux jeunes femmes enlevées par les terroristes islamistes et obligées de se marier, l’une à un neveu de l’émir national et l’autre, à l’émir du groupe de Zberber. C’est l’exemple de centaines de femmes abaissées au rang d’esclaves sexuelles par des terroristes qui les considéraient comme de simples butins de guerre, sans aucun respect pour leur humanité. Sauvées par les deux hommes, les filles retrouvent le sourire à côté de ceux-là qui ont compris, mieux que personne d’autre, le martyre qu’elles ont subi. L’auteur touche là à un problème très essentiel de la crise violente imposée à notre peuple. Quel est le nombre de ces femmes enlevées et violées dans les maquis ? Quel sera leur avenir ? Quelles sont les mesures concrètes qui leur garantissent la réinsertion dans le tissu social ? Des questions que la lecture de Bururu provoque en nous, sans que nous soyons dans la position d’apporter les réponses. D’un autre côté, cette histoire qui commence et qui finit à Alger, dans un mouvement de départ et de retour qui a tant changé Moh et ses amis, détruit à sa façon les clichés qui sont construits au sujet de la nouvelle littérature amazighe : “Une littérature purement de combat et à thème exclusivement identitaire”. Le roman de Tahar Ould Amar, qui a traité du terrorisme est venu démentir cette idée tant répandue chez des “spécialistes/observateurs” qui hésitent encore à approcher suffisamment l’écrit en langue tamazight, se contentant d’un regard lointain et à la limite dédaigneux. “La prétention” de tamazight à véhiculer une littérature d’un niveau appréciable et de qualité leur semble une méprise, parce qu’elle bouscule quelques-unes de leurs hypothèses qui construisent leurs carrières et leurs êtres scientifiques. A défaut de côtoyer sérieusement la nouvelle littérature amazigh, beaucoup de phototypes réducteurs continuent à façonner le discours traitant de cette écriture qui, il faut le rappeler, est nouvelle. En vérité, non seulement le texte en langue amazigh est un texte à thèmes actuels et multiples, mais je dirais qu’il est en train d’explorer des thématiques que le texte écrit en langues arabe et française hésite encore à aborder… ! Bururu, un roman facile à lire, à lire au plus tôt.




4. Chevêche d’Athéna la déesse berbère :


La Chevêche d’Athéna ou Chouette chevêche (Athene noctua) est une espèce d’oiseau de la famille des strigidés de petite taille à l’aspect trapu. C’est la plus diurne des strigidés, malgré son nom latin (Athene noctua). Dans l’Antiquité grecque, la Chevêche d’Athéna était l’attribut d’Athéna, déesse de la Sagesse.

 



Cette espèce est de petite taille, un peu plus petite qu’un pigeon (26 cm), ronde et trapue (de 180 à 200 g). Sa tête est aplatie avec un front bas ; ses yeux sont jaunes sous des sourcils blancs et froncés, ce qui lui confère un air sévère. Le crâne est piqueté de petites taches blanches. Son bec est jaune verdâtre. Sur le dessus du corps, le plumage est grisâtre semés de taches plus claires ; le poitrail est blanchâtre avec des rayures brunes. La queue est courte. Les pattes sont couvertes de petites plumes blanches. Les « déhanchements » de sa tête sont caractéristiques, de même que son vol onduleux et son cri clair et bref, sorte de « kiou kiou » ou « kiwitt ». Les sexes sont identiques. Son envergure est de 60 cm environ.


L’aire de répartition d’origine de la chevêche d’Athéna est le bassin méditerranéen où elle trouvait des milieux ouverts (plantations d’oliviers) favorables à sa nidification. Elle a progressivement étendu son aire de répartition en suivant l’extension des domaines agricoles ouverts à travers le milieu forestier. Aujourd’hui, la Chevêche d’Athéna est répandue dans toute l’Europe, à l’exception de l’Irlande et de la Scandinavie.


La chouette chevêche est un oiseau de bocage que l’on peut rencontrer un peu partout (sauf dans les boisements denses), et en général toujours à proximité des cultures et des prairies. On la rencontre notamment dans les milieux ouverts et cultivés comme les vergers où elle niche dans les cavités des vieux arbres d’où son nom de « chouette des pommiers ». On la trouve aussi dans les clapas, mais aussi dans les bosquets, les trous de murs, les nichoirs à condition qu’ils soient dans l’obscurité. Elle reste fidèle au même logement d’année en année et peut même nicher dans des terriers de lapin.


C’est la plus diurne des strigidés, malgré son nom latin (Athene noctua). On peut l’observer en plein jour perchée sur des poteaux, des murets de pierre ou sur des toits, très attentive.


La Chevêche d’Athéna se nourrit de beaucoup d’insectes (coléoptères notamment) mais aussi de criquets, perce-oreilles, vers de terre, petits mammifères (surtout campagnols), jeunes passereaux, lézards, batraciens et chauves-souris.
Elle chasse le soir des insectes (hannetons surtout) et la nuit des campagnols. Il lui arrive de chasser le jour des petits oiseaux, surtout à l’époque du nourrissage des jeunes.
Ses pelotes de réjection mesurent 35 mm sur 15 mm environ.


Elle vit en moyenne 9 ans en nature et 18 ans en captivité.


Elle doit son nom générique à la déesse berbère Athéna (Minerve chez les Romains), dont elle est l’animal symbolique. Dans la Grèce antique, la Chevêche d’Athéna, attribut d’Athéna, symbole de la Connaissance (la sagesse mais aussi la science) devint tout naturellement celui de la ville d’Athènes. On retrouve ainsi la chevêche accompagnée d’un rameau d’olivier sur les drachmes de cette ville. On retrouve encore aujourd’hui la chevêche sur les pièces grecques de 1 euro.
Le logo de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace (SUPAERO) représente une Chevêche d’Athéna stylisée.


Parce qu’il n’affronte pas la lumière du jour, le hibou est symbole de tristesse, d’obscurité, de retraite solitaire et de mélancolie. La mythologie grecque en fait l’interprète d’Atropos, celle des Parques qui coupe le fil de la destinée. Il était également associé à la déesse de la sagesse, Athéna. C’est pourquoi le hibou symboliserait l’intelligence et la réflexion.


Dans son poème « Les hiboux », Charles Baudelaire célèbre aussi cette sagesse :


“Leur attitude au sage enseigne/ Qu’il faut en ce monde qu’il craigne/Le tumulte et le mouvement”.





En Egypte, il exprime le froid, la nuit, la mort. Selon les époques et les cultures, le hibou a une image tantôt négative, tantôt positive. Dans tous les cas, il est lié au domaine du surnaturel, de la magie et de la spiritualité. Certainement de par son cri inquiétant et son mode de vie « en retraite », il fut le vecteur de nombreuses superstitions.


Les hiboux, comme les chouettes d’ailleurs, sont le moyen de communication le plus répandu du Monde Magique. Les messages sont attachés à la patte de l’animal, ou il porte la lettre entre ses serres ou dans son bec. Les hiboux transportent aussi des colis. Parfois, plusieurs oiseaux sont affectés à un seul paquet si celui-ci est trop volumineux. Par magie, les hiboux trouvent toujours le destinataire, même si le voyage pour y parvenir est semé d’embûches. Il est peu probable qu’un hibou soit suivi ou intercepté, mais ce n’est quand même pas impossible…



Pour les Romains, le cri du hibou présageait une mort prochaine. Il était également associé à la sorcellerie et à la magie noire. Mais paradoxalement, le hibou est aussi un grand symbole de sagesse et de connaissance.
« J’ai parcouru la moitié de la terre et je me suis enrichie de plus d’expérience que tout autre oiseau » dit l’hirondelle au hibou. Comment est-il possible que l’on vénère ta sagesse, alors que tu vis la nuit et ne quittes pas tes falaises ? »
« C’est les yeux fermés que je vois le mieux et mes pensées voyagent bien plus loin que tes ailes ! », répondit le hibou.


La chouette fait partie des anciens du Monde, pleins de sagesse et d’expérience dans le conte apocryphe gallois du même nom. On devrait donc la ranger parmi les animaux primordiaux et il est probable qu’on peut l’assimiler au hibou. Mais ces animaux n’apparaissent pas dans le symbole religieux celtique. Le hibou est pris ici en mauvaise part sous l’influence du christianisme. Le symbolisme de la chouette, favorable, est plus ancien et probablement pré-chrétien.



5. Tawukt (chouette) dans la Mythologie :

Athéna et son fidèle hibou.

A l’origine de ce symbole, c’est une jeune fille du nom de Nyctéis, l’amie d’Athéna pour certains. La déesse l’aurait pris en affection et l’aurait transformée en chouette, et ne s’en séparait jamais.


Pour les Grecs, la chouette symbolise la déesse Athéna (intelligence, clairvoyance et guerre) et représente la sagesse. Athéna, déesse de la Pensée, des Arts, des Sciences et de la Technologie, qui accorda sa protection à la ville d’Athènes au terme de sa compétition avec Poséidon, dieu de la Mer, pour la suprématie sur l’Attique : la déesse avait donné aux Athéniens l’olivier (qui figure dans le champ), que ceux-ci avaient préféré au cheval et à la source nés d’un coup du trident de Poséidon sur l’Acropole, près de l’Eréchtéion.


La chouette chevêche était un symbole de la richesse et d’abondance. Elle était représentée sur les pièces de monnaies athéniennes.


Le survol, avant la bataille, d’une armée grecque par une chouette était considéré comme un présage de victoire.





En Albanie au 19 ème siècle, la chouette annonçait une naissance.


Dans la Bible, la destruction de la ville de Babel est évoquée par la phrase ” et leurs maisons seront remplies de chouettes “.


Dans les illustrations des Chevaliers de la Table Ronde, Merlin l‘Enchanteur est souvent représenté avec une chouette sur son bras, symbole de sagesse et d’intelligence.


Avec ses mimiques expressives, ses yeux dorés d’étrange “alien ” égaré à la campagne et son vol silencieux, la chouette chevêche a inspiré nombre de contes et légendes au cours des âges.


La chouette est l’héroïne d’un conte de Grimm, qui offre un condensé des sentiments hostiles qu’elle inspirait parfois.

6. Le culte de Tawukt chez les berbères :

Très lié à un chamanisme berbère, ce culte aurai pu existé en des temps pré-islamique.



Source :


http://artculinaireetcitationsberbere.over-blog.com/article-le-roi-et-le-hibou-conte-berbere-115954845.html
http://encyclopedieberbere.revues.org/1730
http://www.bgayet.net/BURURU.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chev%C3%AAche_d’Ath%C3%A9na
http://www.sylvie-tribut-astrologue.com/tag/le-hibou-est-associe-a-la-deesse-de-la-sagesse-athena/
http://strigidaeetcie.fr.gd/Mythologie,-contes-et-l-e2-gendes.htm
http://hiboumania.com/maitre%20de%20nuit.html
http://www.mythologie.fr/Chouette.htm

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