Tanit, déesse-mère de Carthage


Tanit est une déesse mystérieuse, de part à la fois sont origine, et sa fonction. 


Elle vient de partout et de nulle part. On lui revendique une origine berbère mais c’est une déesse cosmopolite d’origine phénicienne, une foi qui a séduit plusieurs peuple sémitique ou sémitisé et régné sur plusieurs terres, un visage de plus pour le féminin sacré, qui a prit vie dans les méandres du désert, et dans le coeur des civilisations qui ont lutté pour y survivre.

 
Ashérah est un avatar d’Astarté (phéniciens), Ishtar (assyro-babyloniens), Inanna (sumériens), Tanit (phéniciens carthaginois), Aphrodite & Vénus (gréco-romains), Atar‘ateh (araméens), Atargatis (syriens)… déesses-mères de l’amour, de la fertilité, et de la fécondité. Tanit est une déesse d’origine phénicienne, chargée de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance. Elle était la déesse tutélaire de la ville de Serepta et son culte prit de l’ampleur à Carthage où elle était nommée Oum (mère en arabe, d’où notre titre “déesse-mère”). A l’avènement du patriarcat (phéniciens), elle fut, semble-t-il, épousée de force par le nouveau dieu-père Ba’al Hammon. Selon leurs ennemis romains, les carthaginois pratiquaient en leur honneur le sacrifice par le feu (holocaust / molk) de tous les enfants premiers nés.
Déesse berbère de la fécondité, protectrice de tous les héros, les carthaginois en ont fait leur Athéna maléfique. Son attribut est le Delta symbolisant l’utérus de la femme enceinte, d’où son nom. Une tête de bélier la surplombe, symbole du rite agraire de la terre et probablement le Dieu Bélier Hammon (Ammon). Les 3 angles du deltas et les 2 cornes ont été récupérés par la suite, pour en faire une protection contre tout, et surtout contre le mauvais oeil des superstitieux, ce qui lui donne aujourd’hui la forme d’une main, la main de Fatma.






Ainsi,Ishtar, Astarté, Inanna, ne seraient que d’autres de ses prénoms. On peut aussi la voir comme une Isis, une Junon, une Venus Genitrix. 

Symbole de la déesse Tanit
Elle est souvent représentée et signifiée par un signe spécifique ressemblant à une sorte de personnage stylisé, levant les bras au ciel. 
On suppose que le simple fait de graver ce symbole appelait la protection de la déesse, et de ce fait, repoussait les dangers.On le trouve ainsi sur des poids en métaux, et des petits objets. 
Mais il est également très courant dans les bornes et les stèles. 
Au delà d’une fonction funéraire, la question serait de savoir si il possède également des intérêts liés à la fertilité, d’où la présence de ces bornes au delà des cimetières. 
Plus encore, quand on l’observe, il est constitué d’un triangle et d’un rond. Deux formes “primaires” qu’on peut retrouver dans l’étude des ondes de formes. 
 
Tanit tient parfois un bâton, dont le bout supérieur est bicéphale, et s’enroule , comme un caducée, et le bout inférieur est en fourche, comme le sceptre ouas des égyptiens.
Serait-ce une sorte de caducée qui canalise ses fonctions selon la prière? 
 
 
 

Dans les faits, historiquement parlant, le fil du chemin de Tanit nous ramène à la grande ville de Carthage, édifiée par celle qui fut à son époque, un leader féminin: celle que les mythes immortaliseront sous le nom de Didon, mais qui se trouve être de son vrai nom Elishar, une ambitieuse princesse phénicienne et fondatrice de la nation Carthaginoise. 

Tantôt femme délaissée par un fils de Vénus et qui se suicide avec l’épée de son bien-aimée; tantôt femme fidèle au point de se jeter dans le bûcher telle une Pénélope harcelée par les prétendants, Elishar est une figure forte, qu’on dit d’une grande beauté et dont la mort reste une inspiration romantique classique. 
D’un point de vue plus historique, en fuyant par la mer les complots et les machinations qui se trament à la cour de Tyr suite à l’assassinat de son mari, elle entre dans la légende en gagnant par sa ruse, la nouvelle terre de son peuple. 
 
En effet, après des négociations, les peuplades locales acceptèrent de lui vendre toute la terre qu’elle pourrait mettre dans une peau de boeuf. 
Coupant alors le cuir de l’animal en lamelle exceptionnellement fines, elle fit joindre le tout en une longue cordelette et put ainsi obtenir ce petit morceau de territoire d’Afrique du Nord, qui devint rapidement une suprématie commerciale et navale, colonisant alors les côtes avec de nombreux comptoirs marchands. 
 
Carthage de Tanit
On dit qu’Elishar elle-même mit en place le culte de Tanit. 
Peut-être même qu’elle se présentait comme une personnification de la déesse, ou du moins comme sa grande prêtresse.Quelle meilleure légitimation politique peut-on donner à son peuple, que la bénédiction d’une déesse? 
 

 

Chez les Carthaginois, là où le Dieu principal Moloch des bûchers prend corps en un Dieu taureau dévoreur et brûlant, Tanit, est une déesse de protection et de fertilité, attachée à la lune et à la végétation, cependant son culte est au final le même, car intimement lié au sacrifice, elle est la déesse tutélaire de Carthage.
“La dame … Tanit. Les mains de la statue étendue sur un brasier dans lequel l’enfant tombe une fois que les flammes avaient causé la calcination des membres et sa bouche s’ouvrit …. L’enfant était vivant et conscient lorsqu’il est brûlé … à précisé que l’enfant sacrifié était le plus aimé de la famille.”
Maléfique, elle se tient aux pieds du Dieu principal et pleure de compassion à l’image de la femme phénicienne regrettant sa chaire, avec un enfant probablement mort ou vivant dans les bras, difficile à savoir. 
Tanit children
De nombreux récits romains parlent des sacrifices d’enfants via le bûcher du Moloch. Dès lors, au vu des nombreuses preuves archéologique et écrite de sacrifices humains, nous ne pouvons que faire le lien avec le culte sacrificiel des Canaanéens et des anciens Hébreux.


Tanit resta la patronne de la Carthage romaine, sous le nom de Caelestis ou Juno Caelestis. On y célébrait en son honneur des mystères, auxquels assista encore saint Augustin. Le temple de Caelestis à Carthage se conserva jusqu’en l’année 399 de notre ère; il fut alors transformé en église, puis détruit. Cette déesse avait des sanctuaires dans beaucoup d’autres villes africaines.

On trouve dans la Salammbô
image: http://www.cosmovisions.com/obra.gif

de Flaubert une curieuse évocation de la Tanit carthaginoise.


Source:
http://magie.alliance-magique.com/sujet-30964.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tanit

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