Mythologie égyptienne : Le tribut du dieu de la mer partie 2

Pour récapituler avant d’entamer la suite de ce récit, les dieux du panthéons égyptien, face à cette nouvelle et étrange menace, recommandèrent aux prêtres de multiplier les offrandes et accrurent leur vigilance en envoyant des troupes dans la région du delta et vers les côtes pour surveiller la mer.

poseidon by Okdok

« La menace venait d’un certain Yam qui se décrivait comme le dieu de la mer. C’est alors que le mystérieux ennemi frappa directement les dieux. Une barque sacrée descendait le Nil portant une statue du dieu Hâpy : elle approchait de l’embouchure, au terme des méandres qui serpentaient entre les papyrus, retraçant le voyage qu’avait fait Osiris prisonnier dans son sarcophage. Soudain, une muraille d’eau s’éleva au-dessus d’elle et s’abattit violemment sur l’embarcation avec des grondements et des craquements. Les eaux du fleuve déferlèrent, écrasant les papyrus, faisant voler des nuées d’oiseaux effarouchés et aspirant du limon les crocodiles si ébahis qu’ils en semblaient désarticulés et les hippopotames dont on voyait la gueule grande ouverte d’effroi, comme coincée par un pieu invisible. Lorsque le calme fut revenu, la barque et les créatures du Nil avaient disparu sous une nappe d’eau si lisse qu’elle en était soudain effrayante.

La terre trembla, le ciel s’assombrit : les dieux reprenaient en écho la colère terrible de Hâpy. C’est alors qu’une voix rugit : « Mon tribut! »
Le lendemain, ce fut un taureau roux sacré, réservé à des festivités prochaines, qui fut happé en moins de temps qu’il ne faut à héron pour attraper un poisson. Les dieux comprirent qu’ils étaient directement visés. Ensuite l’ennemi s’en prit à une jeune femme, fille des dieux d’Égypte. Khnoum l’avait fabriquée pour Bata, frère cadet d’Anoup, pour le récompenser d’avoir repoussé les avances de la femme de ce dernier. Un jour, malgré les mises en garde de Bata qui redoutait le dieu de la mer, elle s’aventura hors de chez elle. Le dieu de la mer la vit et la désira. Éffrayée, voyant les vagues rouler vers elle telles roues immenses d’un char sur lequel se dressait le dieu, elle voulut rentrer chez elle. Elle passa sous un pin parasol qui, à la demande du dieu, lui arracha une tresse. Cette tresse finit entre les mains du pharaon qui, ne pouvant résister au parfum des dieux qui en émanait, fit enlever la femme de Bata pour en faire sa grande. Ayant trahi son époux Bata, elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour qu’il mourût. Mais chaque fois Bata renaissait en se métamorphosant, et ce fut finalement elle qui fut mise à mort pour ses crimes : c’est ainsi que périt une fille des dieux, à cause de la concupiscence du dieu de la mer. L’Ennéade ne pouvait pardonner un tel affront.

The Olympians by Meagan W

Laisser un commentaire