Les Sardes ces Libyens Occidentaux oubliés

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Les Sardes (Sardos ou Sardus en sarde, Sardi en italien et sassarais, Saldi en gallurais, Saldus en catalan alguérois, Sordi en ligure tabarquin) constituent le peuple qui vit en Sardaigne, île de la Méditerranée occidentale et région autonome de l’état italien, dit officiellement en sarde « Regione Autònoma de Sardigna » et en italien « Regione Autonoma della Sardegna ».

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Les plus anciens habitants connus de la Sardaigne sont les Sardes que l’on rapproche des Ibères cousins génétiques des Maures (Hespérides). On ignore s’il faut leur attribuer ces curieux et énigmatiques monuments connus sous le nom de Nuraghi et dont on en retrouve encore 3000. On discute aussi leur identification avec les Shardana, cités parmi les envahisseurs de l’Égypte au temps de Ramsès III, et dont le nom rappelle également celui de la cité lydienne de Sardes.

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L’île fut visitée par les Phéniciens qui eurent un comptoir à Caralis (Cagliari); ils eurent pour successeurs les Carthaginois, lesquels soumirent au début du Ve siècle les populations indigènes des Iliens et des Corses et fondèrent plusieurs villes. En 238 av J-C, les Romains profitèrent de la guerre des mercenaires (aussi appelé guerre de Libye) pour annexer la Sardaigne. Manlius Torquatus en repoussa les Carthaginois (215). Une révolte en 181 fut écrasée par le consul Tiberius Sempronius Gracchus, lequel égorgea ou vendit comme esclaves 80.000 sardes; l’expression de « Sardes à vendre » devint proverbiale pour désigner une denrée abondante et sans valeur. Une révolte en 114 fut comprimée en deux ans par le proconsul M. Caecilius Metellus, qui célébra un triomphe à cette occasion. La Sardaigne formait depuis l’annexion une province, comprenant aussi la Corse, et généralement administrée par un préteur. Elle payait un tribut en argent, plus la dîme du blé. Sa richesse en blé et l’insalubrité du climat furent constamment signalées. On y exila souvent durant l’Empire, notamment des Juifs sous Tibère et des chrétiens sous Commode, quoique ce fût devenu une province sénatoriale (proconsulaire). Constantin la sépara de la Sardaigne.

En 456, les Vandales la conquirent, Cyrille la reprit pour Justinien en 534 et elle demeura province du diocèse d’Afrique (nom de la Tunisie à l’époque). A partir du VIIIe siècle, les Sarrasins (Bédouins Arabes) la ravagèrent; l’île, que les Byzantins ne pouvaient défendre, se rendit indépendante sous des magistrats qui s’intitulaient juges. Après l’an mille, l’émir Moudjehid de Denia, maître des Baléares, conquit la Sardaigne. Elle lui fut enlevée dès 1015 par les Génois et les Pisans, qui repoussèrent en retour offensif l’année suivante; eux-mêmes se brouillèrent et Pise l’emporta, s’assurant le monopole commercial en Sardaigne. mais comme le pape Benoît VIII avait concouru à la victoire de 1016, ses successeurs revendiquèrent la suzeraineté de la Sardaigne, en particulier Grégoire VII. Les quatre juges ou Rois d’Arborea, Cagliari, Gallura, Torre (Logadovo) qui se divisaient l’île étaient assez disposés à reconnaître cette suzeraineté théorique.

Les évêques de Pise furent déclarés légats permanents du pape, avec délégation de son autorité. Cependant la lutte contre Gênes continuait. L’empereur intervint à son tour : Frédéric Barberousse nomma puîné de Sardaigne son oncle Welf, puis Roi de Sardaigne le juge Bareso d’Arborea (1164), puis donna l’île en fief à Pise. Frédéric Il maria son bâtard Enzio à Adelasia, héritière de Torre et Gallura (1238) et lui donna le titre de Roi de Sardaigne. Il n’eut guère que le titre; la possession effective continuant à se disputer entre Pise et Gênes. En 1297, le pape Boniface VIII donna à Jacques Il d’Aragon la Sardaigne et la Corse, afin de lui faire rendre la Sicile à Charles de Naples. Alphonse, fils de Jacques II, réussit à s’emparer de la Sardaigne (1322), avec l’aide du juge d’Aiborea, et à faire reconnaître sa suprématie par les Pisans (1326).
Depuis lors, l’île demeura aragonaise. On lui donna une constitution (1355); des Stamenti, où siégeaient les représentants du clergé, des nobles et des villes, furent convoqués à Cagliari (1366). Les juges d’Aiborea s’insurgèrent cependant, et la veuve de l’un d’eux, Eléonore, maîtresse d’une grande partie de l’île, promulgua la Carta di Logu, qui demeura la base du droit sarde. Elle mourut de la peste (1404), et les Aragonais reprirent le dessus. Un vice-Roi gouverna l’île en leur nom, puis en celui du Roi d’Espagne. Charles-Quint réunit pour la seconde fois des Stamenti (1519). Philippe III créa une Université à Cagliari; Philippe IV promulgua un nouveau code, les pragmatiques royales. Le traité de Rastadt la donna en 1714 à l’Autriche. Alberoni l’occupa, et elle fut en 1720 attribuée au duc de Savoie, Victor-Amédée II, en échange de la Sicile, devenant la base nominale du Royaume de Sardaigne. Dépouillés de leurs Etats de terre ferme par la France, les Rois de Sardaigne Charles-Emmanuel et Victor-Emmanuel se réfugièrent dans cette île et y résidèrent de 1798 à 1814. (A.-M- B.).

Les origines des Sardes :

 

 

La Sardaigne a été peuplée par vagues de nouveaux arrivants entre le Paléolithique supérieur, le Mésolithique et le Néolithique ancien, par des peuples qui venaient de la péninsule ibérique et italienne. À la moitié du Néolithique d’autres populations arrivèrent depuis la zone des Pyrénées-Provençales, et ensuite depuis des îles se trouvant dans la mer Égée (Crète et Cyclades) ; aux premières on doit le mégalithisme, aux autres la culture de Ozieri, répandue dans toute l’île. Au Enéolithique apparait la culture de Monte Claro puis la Culture campaniforme (bocal en terre cuite), introduite depuis la zone franco-ibérique et l’Europe centrale par des petits groupes d’individus qui furent amenés à vivre avec les populations locales. À cette culture nous devons, notamment, de nouvelles techniques de travail du métal, de nouveaux styles de céramiques, et, probablement, une langue indo-aryenne. Durant la première période de l’Age de Bronze, la culture du vase campaniforme, est apparue avec des influences polonaises, transformant la culture de Bonnanaro.

La civilisation nuragique apparaît à l’Age de bronze moyen, tandis que l’île se peuple d’un grand nombre d’ethnies : les plus importantes sont les Balari, les Ilienses et les Corsi ; cette dernière a donné le nom à l’île de Corse (Còssiga en sarde), à ne pas confondre avec les corses modernes. Selon certaines études, les anciens Sardes auraient un lien avec la population appelée Shardanes.

En ce qui concerne l’origine des Sardes, nous avons très peu de preuve de leurs origines indo-aryenne que prétende les pseudo-chercheurs eurocentristes, mais nous notons des influences avec les invasions barbares successive. Nous ne savons pas quelle(s) langue(s) se parlait en Sardaigne à l’époque préhistorique. cependant Il se pourrait que la langue nuragique (limba / lingua nuraghesa en sarde) ait des ressemblances avec le basque, ou bien alors avec la langue étrusque, voir libyque car voisin frontalier de la Tunisie. D’autres études montrent, cependant, que la Sardaigne avait d’autres systèmes linguistiques, pré-indoaryens à l’instar des Ibères et des Basques qui existaient bien avant l’arrivé des Barbares nordiques.

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Au xe siècle av. J.-C., les phéniciens ont fondé plusieurs colonies et ports sur la côte méridionale et occidentale, comme Karalis, Bithia, Sulki. La partie méridionale de l’île (Su cabu de giossu), ancienne région de Sardaigne, fut conquise par les Carthaginois au vie siècle av. J.-C. puis par les Romains aux iiie siècle à la fin de la Première guerre punique. C’est de cette façon que les romains ont beaucoup « latinisé » la Sardaigne et les Sardes, y compris les montagnards qui, vivaient dans une zone appelée Barbaria. Pendant longtemps les coutumes antiques ont été conservées. Le sarde moderne est, en effet, considéré comme une des langues romaines les plus conservatrice.

Le géographe maure Al Idrissi, décrivant la Sardaigne, a déclaré que :

« les Sardes sont d’origine latine africaine, mais ils sont redevenus des barbares, et vivent à part des autres Latins ; ils sont braves, entreprenants et ne quittent jamais leurs armes ».

Ici Al Idrissi dit clairement ils ont des origines latines et tunisienne, car à cette époque l’Afrique était le nom de la Tunisie, rien d’étonnant quand on observe la proximité de la Sardaigne avec le continent libyque et particulièrement la Tunisie.

Les Sardes sont à l’image des peuples autrefois libyens comme les Corses, les Guanches, les Hellènes, les Italiens, subissant tellement d’invasions barbares qu’ils finirent par se replier sur eux-même pour survivre, oubliant leurs origines, leurs liens avec le vieux continent, le continent libyen. Bien sur nous n’avons pas subit le même sort car notre résistance a été farouche face aux envahisseurs barbares venu nous coloniser et nous asservir, pourtant le combat continue et nous ne devons jamais oublier nos frères des îles méditerranéens et atlantiques.

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