Le Thuya d’Hespérie

Le Thuya de Berbérie comme on le nomme est un arbre atlante, très présent en Hespérie, jusqu’au Nord de la Tritonie (Tunisie), d’où le terme “Thuya d’Hespérie”.

Tetraclinis articulata Mast.
Noms libyques : Arar, Azouka.

Le Thuya de Berberie est une espèce pratiquement endémique de l’Afrique du Nord. En dehors, on n’en retrouve que deux petites stations, l’une en Espagne dans la région d’Almeria et l’autre à Malte.

On le trouve en Libye, Tunisie, en Algérie et surtout au Maroc où il occupe de grandes surfaces et y tient la troisième place du point de vue superficie, après le Chêne vert et l’Arganier. Sa distribution géographique au Maroc se présente sous trois blocs bien caractérisés :

  • Le bloc oriental et du Moyen Atlas,

  • Le bloc central,

  • Le bloc méridional.

Le bloc oriental et du Moyen Atlas comprend les boisements du Maroc oriental, du Rif et ceux du Moyen Atlas. Au sud du détroit Sud Rifain, le Thuya ne couvre qu’une petite surface dans la grande zone forestière du Moyen Atlas. On le trouve dans la région de Taza, à El Aderj et dans la vallée du Guigou. Il est absent à Azrou et Itzer et ne réapparaît que vers Khénifra.

Dans le bloc central, le thuya s’étend dans les vallées de l’Oued Beht et de l’Oued Grou, et occupe des stations dans les vallées des cours d’eaux côtiers entre Rabat et Casablanca.

La plus grande masse de thuya se trouve dans le bloc méridional. Dans le Haut Atlas, il forme une frange à la base du Chêne vert. Sur le versant sud de cette chaîne et dans la vallée du Sous, il s’intercale entre le Chêne vert en haut et l’Arganier en bas. On le retrouve dans l’Anti Atlas, sa station extrême se trouve vers Ifni.

Du point de vue écologique, le thuya est une essence thermophile et xérophile, peu exigeante en pluviométrie dont l’optimum se situe entre 350 et 400 mm. Il craint le froid, ainsi on ne le trouve pas aux hautes altitudes. Il existe du bord de la mer jusqu’à 1.800 m d’altitude. C’est donc une essence de l’étage méditerranéen semi-aride doux, mais il peut déborder sur le subhumide. Il est l’essence la moins exigeante du point de vue sol, composition chimique et humidité ; mais redoute les sables mobiles et ne peut s’installer sur les dunes qu’après leur fixation.

L’association du Thuya comprend les plantes suivantes : la Germandrée, le ciste velu, la lavande, le pin d‘Alep, l’oléastre, le caroubier, le lentisque, Withania frutescente, le filaria, le romarin, etc. Dans le sud on a le Frêne dimorphe, les euphorbes, le Tizra, etc.

Très renommé depuis l’antiquité, le bois de thuya est un très beau matériau susceptible d’être utilisé comme bois de menuiserie fine et d’ébénisterie, mais les dimensions recherchées à cet effet deviennent malheureusement de plus en plus rares. Sa principale utilisation se réduit à la production du bois de service, bois de mine, perches etc.

Il donne un bon bois de chauffage et son charbon est léger et d’assez bonne qualité. Les loupes de thuya qui donnaient jadis du placage de choix, ne se retrouvent plus de jours, tant elles ont été exploitées. Il faudrait deux siècles pour en refaire. Les rares pièces qui existent encore sont utilisées par l’artisanat local, surtout à Essaouira.

Le plus grand ennemi du thuya est sans conteste le feu d’incendie. Il arrive quand même à résister à ce fléau grâce à sa remarquable capacité de rejeter de souche même après incendie

Les défrichements, les mutilations graves et en particulier la récolte de la gomme sandaraque par gemmage, sont aussi responsables de la disparition de certaines Tétraclinaies.

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