Le Chêne des Canaries

 

Nom scientifique : Quercus canariensis.

Nom vernaculaire libyen : Techta

 

 

Le Chêne Zéen ou encore chêne zène, est une espèce très polymorphe qui a la particularité d’avoir des feuilles caduques. Deux autres chênes à feuilles caduques existent en Libye (Afrique du Nord) : le chêne tauzin et le chêne afarès. Le dernier est endémique d’Algérie où il se cantonne surtout en Kabylie. Il est surnommé “chêne des Canaries”, bien qu’il est pratiquement disparu de l’archipel, il reste fort présent en Méditerranéen occidentale.

L’aire du chêne zène est très étendue sur le pourtour méditerranéen. On trouve cette essence en Espagne et au Portugal, mais elle n’existe ni en France, ni en Italie, ni dans les Balkans et les îles de la Méditerranée occidentale. Par contre, elle existe aux îles Canaries, en Libye (Afrique du Nord), en Iran et en Arménie.

En Libye (Afrique du Nord), on le trouve en mélange avec le chêne-liège dans les stations fraîches et en montagnes humides.

Au Maroc, l’espèce Q. Mirbeckii est très représentée dans le Rif surtout sur son versant atlantique. Elle franchit le détroit sud-rifain à Taza et forme des colonies de plus en plus réduites tout le long du Moyen Atlas et du Haut Atlas jusqu’au sud de Marrakech. Les plus importants peuplements se trouvent à Bab-Azhar au sud-ouest de Taza, dans la forêt de Jaba entre Ifrane et El Hajeb, dans les forêts d’Azrou et du plateau d’Oulmès.

Les autres îlots ont un intérêt phytogéographique, ils témoignent comme les reliques du Chêne-liège que les conditions climatiques étaient plus humides dans un passé pas très lointain.

L’espèce tlemcenensis a été signalée à la limite supérieure de la subéraie de l’Outka dans la région de Fès. Alors que Quercus lusitanica n’a été trouvé que dans les montagnes du Rif (Tanger, Tétouan, Chaouène.). Son aire est à cheval sur le détroit de Gibraltar, car on le trouve en Espagne et au Portugal.

Du point de vue écologique, le chêne zène est une essence qui relève des étages humide et subhumide, mais il ne forme des peuplements que dans les stations humides où sa vigueur physiologique lui permet d’éliminer les autres essences, en particulier le chêne-liège. Il a besoin de 800 mm de pluie au minimum, mais ne prend son plein développement que dans les versants nord et dans les zones recevant 1.000 mm de pluviométrie.

C’est une essence d’ombre puisque les jeunes semis se développent sous le couvert. Il supporte des froids de –8 à –10 °C. il est indifférent à la nature chimique du sol qui doit néanmoins être profond, fertile et frais. Grâce à son couvert épais, à ses feuilles caduques et à l’humidité qui favorisent la formation de l’humus, c’est l’essence nord-africaine qui donne naissance aux sols forestiers les plus profonds et les plus riches.

Sa longévité dépasse 200 ans, il se régénère par semis et par rejets de souche et par drageons.

Son association est voisine de celle de la subéraie humide mais avec un sous-bois peu développé : cytise à trois fleurs, bruyère arborescente, aubépine, arbousier, ronce, houx, érable de Montpellier, alisier torminal, chêne-liège et chêne vert.

Ses ennemis sont les insectes qui parasitent les autres chênes et en particulier Lymantria dispar.

Son bois est utilisé dans la confections des traverses de chemin de fer, des bois de mine, il est un bois de chauffage moyen et un médiocre bois de carbonisation.

Son bois a l’aspect de celui des chênes d’Europe mais on prétend qu’il n’en a pas les mêmes qualités, mais il semblerait qu’une exploitation adéquate et quelques précautions pourraient remédier à ses défauts technologiques. Des études devraient élucider ce problème.

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