L’Arganier un arbre sacré atlante

 

Nom scientifique : Argania Spinosa (L.) Skeels, famille des Sapotacées.
Il était appelé précédemment Sideroxylon spinosum, puis Argania sideroxylon

Noms vernaculaires libyens : Tarrgant, Tachelaït.

 

Le centre de son aire est la cuvette du Sous où l’Arganier règne en maître et d’où il monte à l’assaut du Haut Atlas et de l’Anti-Atlas jusqu’à 1.500 mètres d’altitude. Au nord de cette vallée du Sous, le thuya concurrence activement l’arganier en raison de l’adoucissement du climat. Vers le sud cette espèce est arrêtée sur les crêtes de l’Anti-Atlas qui appartiennent à l’aire du Thuya de Berbérie et du genévrier rouge, souvent disparus d’ailleurs.

La longévité de Tarrgant (l’Arganier) est à situé entre 250 et 300 ans, néanmoins il existe certains spécimens d’arbres titanesques dépassant le millier d’année.

L’arganier pourrait occuper le Haouz et le Tadla, ainsi que la basse Moulouya. Les stations relictes qui existent encore au nord de son aire, sont la preuve que cette Sapotacée occupait au Tertiaire et au Quaternaire d’immenses étendues au Maroc. Les glaciations du quaternaire qui se sont traduites au Maroc par une forte pluviosité et par la formation de glaciers en hautes montagnes, ont fait reculer vers le sud les éléments tropicaux de la flore marocaine dont l’Arganier fait partie.

D’ailleurs, la haute ancienneté de l’espèce est nettement exprimée par sa morphologie archaïque, par sa qualité de genre monotype et par son endémisme.

Du point de vue écologique, l’arganier est une espèce xérophile et thermophile qui se défend avec toutes ses forces dans les zone qu’elle occupe, ce qui en fait l’arbre le plus précieux du pays puisque sa disparition se traduirait par la désertification des régions arides qu’il recouvrait. Il pousse au bord de la mer et s’élève en montagne jusqu’à 1.500 m d’altitude, à la limite des plus bases neiges de la région.

Il est peu exigeant du point de vue pluviométrique et peut se contenter de moins de 250 mm de pluies et peut supporter des températures élevées et prolongées, mais il a néanmoins besoin d’une hygrométrie de l’air appréciable.

On ne le trouve que dans les étages bioclimatiques méditerranéens aride doux et semi-aride doux. Mais c’est dans l’étage aride doux qu’il recouvre des surfaces considérables.

L’arganier a un tempérament très robuste et plastique. Il se développe indifféremment sur tous les types de sols à l’exception des sables mobiles.

Il se régénère par semis et rejette vigoureusement de souche jusqu’à un âge très avancé. Il est très rare de voir des végétaux présenter pareille réaction aux sévices du milieu extérieur et une telle facilité pour remplacer la tige ou les rameaux mutilés, par de nouveaux rejets.

L’association de l’arganier est complexe du fait de sa situation géographique plus méridionale et reflète l’influence des climats saharien et tropical et comprend, de ce fait, des éléments étrangers à la flore méditerranéenne. Les espèces méditerranéennes qui l’accompagnent sont : le thuya, l’oléastre, le pistachier de l’Atlas, le genévrier rouge, le tizra, le jujubier, la lavande, le caroubier etc. Les éléments particuliers qui présentent un cachet tropical sont : les euphorbes cactoïdes, des lianes (Periploca), l’acacia gummifera.

L’Arganier joue dans les régions où il subsiste un rôle socio-économique de premier plan. Toutes les parties de son appareil végétatif sont utilisées par les populations locales. Son feuillage forme un véritable pâturage suspendu, ses fruits sont utilisés pour la fabrication d’une huile très appréciée par les usufruitiers et pour l’alimentation du bétail (pulpe et tourteau), son bois est un excellent bois de feu aussi bien de chauffage que de carbonisation, il est également utilisé dans la construction des habitations locales en donnant des perches de charpente, des perchettes à plafond, des portes à claire-voie etc.

L’Arganier n’est pas sensible aux incendies à cause du sol qui est cultivé et qui est généralement dénudé durant la période sèche. Il ne présente pas de maladies ni d’insectes ravageurs, seule la mouche du fruit ou cératite cause des dégâts, surtout ailleurs aux orangeraies voisines.

Très réputé pour son huile issus de son fruit, il est aujourd’hui un arbre légendaire endémique du Sud de l’Atlas au Maroc, mais aussi prisé pour ses vertus, il s’agit d’un arbre relique qui attire tout les convoitises, il est donc le symbole de tout la région du Souss. Chez les Atlantes habitants l’Anti-Atlas la malédiction divine s’abat sur celui qui fait du mal à cet arbre, il est un cadeau des Dieux et à l’origine de la santé robuste des Atlantes.

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