La piraterie mauresque l’ultime résistance aux Barbares

 

Les fameux pirates maures (“barbaresques”) étaient a l’origine une guerria maritime contre l’envahisseur barbare celto-normand qui conquit de façon perfide et déshonorable l’Ibérie au nom de la Chrétienneté (l’Europe catholique). Les historiens barbares falsifièrent l’histoire en faisant passer les opprimés pour des sauvages oppresseurs, plus tard sous une Italie barbarisé sera inventé le terme “barbaresque” et l’Occident (Maghreb) sera rebaptisé “Barbarie” au nom d’une guerre psychologique pour diaboliser les anciens maîtres de l’Ibérie et faire détester les Occidentaux berbères au reste de l’Europe qui en gardèrent une image fabuleuse et négative jusqu’à nos jours. Il faudra attendre l’arrivé de l’orientalisme pour que l’image des Occidentaux redeviennent positive, cependant ce ne sera pas sans moquerie et caricature que l’Hespérie sera renommé “Orient” et “Royaume arabe”. Ainsi les anciens Vandales qui étaient nommé barbare furent renommé “Européens” et gens civilisés, pendant que tout l’Europe sous occupation barbare désignera les Berbères par “Barbares” comme par transfert d’identité. Bien sur l’argument fallacieux utilisé par les historiens européens pour diaboliser les Occidents fut l’esclavage (la traite blanche), cependant ceci à l’époque médiévale et jusqu’à très récemment n’était un signe de sauvagerie, mais au contraire une norme sociale pratiqué par tout les pays méditerranéens pour intégrer de force les populations étrangères à la leur, il s’agit simplement d’un système d’intégration et les esclaves n’étaient pas forcément mieux traité en Europe que chez les Occidentaux mauresques.

En réalité trois choses importaient aux Royaumes catholiques de l’époque :

  1. Faire peur a leur population en agitant la menace “barbaresque”.

  2. Déshumaniser les Occidentaux maures pour légitimer la conquête du monde méditerranéen.

  3. Ouvrir les mers pour pouvoir piller l’Occident (Maghreb).

 

Nous le savons aujourd’hui, bien que nous l’avons toujours sue de tradition orale, que la guerria maritime de nos ancêtres était une protection et une bénédiction des Dieux nous protégeant des invasions barbares qui ont décimé tout l’Europe et menaçait notre vieux continent libyen. La colonisation des puissances maritimes européennes sera d’ailleurs la phase finale de l’appétit impérial insatiable des Barbares envers le monde méditerranéen civilisé. Ceci démontre clairement que la piraterie a toujours été le fer de lance de la défense régional libyenne occidentale et que son abolition sonna le glas des Nations libyennes. Néanmoins on retiendra la leçon historique incontestable, qu’une nation qui ne contrôle pas ses mers, ne contrôle pas sa destiné.

Au final nous comprenons que la piraterie mauresque n’était rien d’autre d’une inteligencia militaire orchestrant la résistance maure suite à la perte de l’Ibérie, qu’elle a serte permit de ralentir de quelques siècles une invasion barbare programmé depuis la chute de l’Empire romain et que sans elle le génocide d’Algérie aurait été perpétré à l’échelle continentale.

 

 

Comme nous l’avons expliqué les pirates étaient avant tout des chefs de la résistance mauresque à l’invasion barbare de l’Ibérie, cependant ils sont surtout le résultat d’un titanesque morcellement de l’Empire mauresque d’Occident, en effet si l’Andalousie est tombé, les pays occidentaux sont à leur tour livré à un déchirement régional où ni les Sultants, ni les Caïds n’avait plus aucun contrôle, alors faute d’un Empire robuste, aucune institution étatique n’arrive a rétablir un semblant d’ordre et les puissances catholiques européennes de l’époque veillaient a soutenir les faux Rois qui avilissait encore plus les populations dans la peur et d’ignorance. Pourtant malgré cette déchéance des Maures, certaines principautés vont se former et un art de vivre va permettre de restaurer un semblant d’ordre au point que les pirates seront de moins en moins sollicité jusqu’à même devenir des ennemies du pouvoir en place sur le vieux continent. Nous ajouterons à cela, que la piraterie est une réponse des Maurisques d’Ibérie qui furent chassé de leur terre et contraint à la piraterie pour soit reconquérir leur terre natale, soit pour garder leur indépendance vis à vis des Etats occidentaux maures comme les sultanat du Maroc. Pour faire simple, la création des Etats pirates sont un refus des Maures d’Ibérie d’abandonner leur terre et leur identité.

 

L’expulsion des Morisques d’Ibérie prélude de la République de Salé

Expulsés par les Espagnols entre septembre 1609 et janvier 1610, les Morisques ont trouvé exil au Maroc et plus précisément à Salé, ville jumelle de Rabat. En Espagne, cette population musulmane était contrainte à abandonner ses terres et quitter l’Espagne suite à un décret promulgué par le Roi Philippe III. A Salé, les Morisques établiront en 1627 la «République de Salé». La ville corsaire était déjà célèbre pour la piraterie, la traite des êtres humains et le pillage des bateaux étrangers.

«République des pirates du Bau Regreg», «République du Bauregreg» tout court ou encore «République de Salé». Les appellations diffèrent pour décrire l’un des plus célèbres territoires qui se sont révoltés contre le pouvoir central du Maroc des siècles passés pour proclamer leur indépendance. Bien que ce jeune Etat n’ait finalement prospéré qu’entre 1627 et 1668, il doit son existence à un fait historique bien célèbre : l’expulsion douloureuse de milliers de musulmans d’Espagne au 17e siècle.

Les Morisques d’Espagne sont une population musulmane ayant choisi, après la chute d’Al-Andalus en 1492, de rester en Espagne. Les historiens situent leur pays natal dans plusieurs régions du pays ibérique, comme Grenade ou encore Valence, où ils s’installent dès le 15e siècle. Mais en 1609, ils sont contraints d’abandonner leurs terres et de quitter l’Espagne suite à un décret promulgué par le Roi Philippe III.

Un «demi-million» de réfugiés morisques au 17e siècle

Dans son ouvrage «Histoire des Mores mudejares et des Morisques» (éditions G.A. Dentu, 1846), l’historien Albert de Circourt indique que l’expulsion avait touché entre 120 000 et 130 000 personnes sur une population d’environ 400 000. Des milliers de Morisques avaient été tués dans des affrontements précédant le refoulement, d’autres assassinés près des ports alors que leurs enfants avaient été enlevés. Certains devaient aussi se convertir au christianisme pour rester en Espagne.

L’exode morisque est une des conséquences de l’accomplissement de la Reconquista, écrit en 2009 l’historienne Leila Maziane dans un article paru dans la revue «Cahiers de la Méditerranée», intitulé «Salé au XVIIe siècle, terre d’asile morisque sur le littoral Atlantique marocain». La professeure d’histoire moderne à la faculté des Lettres et des sciences humaines de Ben M’sik à Casablanca est revenue sur les origines de la création et du développement de Salé. Ville du littoral atlantique marocain qui accédera ensuite à l’indépendance politique du trône Saâdi, et surtout port corsaire stratégique, Salé doit, toujours selon l’historienne, son émancipation à «La Reconquista et l’expulsion des Morisques» du voisin ibérique.

«Entre les départs clandestins vers le Maghreb, tout au long du 16e siècle, et l’expulsion finale, on peut estimer à un demi-million le nombre total de ceux qui abandonnèrent l’Espagne. Ce départ donna lieu à une gigantesque opération militaire et navale, remarquablement exécutée. Málaga, Gibraltar, Tarifa et Cadix furent les principaux ports d’embarquement des expulsés vers le Maroc. Ils débarquèrent alors à Tanger, à Ceuta et à Melilla. Cet important courant migratoire vit arriver au Maroc des milliers d’hommes, dont le nombre exact nous échappe. Des villes comme Fès et Tétouan furent entièrement repeuplées.»

Les Morisques résidant à Hornachos, dans l’ouest de l’Espagne, ont été les premiers à être massivement expulsés. Environ 3 000 personnes de cette population trouveront refuge dans l’ancienne médina de Rabat et autour des deux rives du Bouregreg. Ils seront ensuite rejoints par 10 000 autres morisques expulsés d’Espagne.

Terrain fertile pour l’installation d’un port stratégique visant tout d’abord à la prospérité de la population locale mais aussi à se venger de l’Espagne, Salé sera très vite associée aux pirates et corsaires et aux activités menées par ses nouveaux habitants. Une association de pirates et de corsaires, à l’abri des attaques grâce à la géographie de l’entrée de l’embouchure de l’Oued Bauregreg, décidera donc qu’il est temps de marquer l’histoire et de se démarquer d’un Maroc saadien presque agonisant, la dynastie saadienne (1549-1660) connaissant en effet ses dernières années d’existence.

Si Salé-le-Vieux, ou l’actuelle ville de Salé déjà connue pour être l’un des ports des plus importants de l’époque mérinide, est investie par les Hornacheros, premiers morisques expulsés du voisin ibérique, les morisques andalous choisissent eux de s’installer sur l’autre rive de Bauregreg, à proximité de la Qasba et du quartier déjà habité près du fleuve, à l’emplacement de la médina actuelle de Rabat.

Dans son article, l’historienne Leila Maziane rapporte aussi une période où «les nouveaux arrivés vécurent quelques temps avec l’honneur et l’obéissance que de vrais sujets doivent à leur souverain». Mais les Morisques finiront par se révolter, en devenant «maîtres de l’Alcassave ou du chateau de Salé-le Neuf et par le même moyen de la ville».

En 1627, la «République de Salé» proclame son indépendance, non seulement vis-à-vis du sultan, mais aussi à l’égard des marabouts. Elle s’érigera même en véritable «République» avec un gouvernement établi, qui «n’est autre que celui qu’ils avaient à Hornachos». Avec un pouvoir exécutif appartenant à un gouverneur ou caïd élu chaque année, un conseil appelé Diwan composé de seize membres et un tribunal composé deux cadis venus d’Espagne, le nouvel Etat n’avait pas à se soucier du pouvoir central.

C’est d’ailleurs Jan Janszoon alias Murat Reis the Young (né en 1570 et décédé en 1641), un pirate d’origine hollandaise, qui sera nommé premier «grand amiral» et président de la nouvelle république. Trois ans seulement après sa mise en place, la République de Salé connaîtra une première secousse avec la révolte des morisques andalous. «En mai 1630, les deux parties (les Hornachos et les morisques andalous, ndlr) parvinrent à la conclusion d’un accord : les Andalous auraient un caïd élu par eux mais résidant dans la citadelle ; ils nommeraient la moitié des membres du Diwan, et cette assemblée tiendrait ses séances dans la Qasba ; enfin, ils auraient une part des revenus des douanes».

La principale activité commerciale de la nouvelle République n’était autre que l’esclavage et les activités liées à la piraterie. Les pirates capturaient des esclaves pour les vendre à l’Empire ottoman ou encore dans des marchés de l’esclavage en Libye continentale et en Phénicie. Les États européens, par conséquent, ont souffert des raids des corsaires au point que les populations ont déserté les côtes menacées par des pirates. Les corsaires de Salé attaquaient aussi des navires, surtout ceux transportant des marchandises, dans toute la Méditerranée, en Europe, en Amérique et même en Nigérie  (Afrique subsaharienne), bâtissant ainsi les bases d’une économie rentable et marquant au fer rouge une redoutable réputation dans toute la région.

La République des pirates prospère donc grâce à ses attaques et ses raids menés jusqu’en Cornouailles, à l’extrémité sud-ouest de l’île de Grande-Bretagne et même en Islande. Au Royaume-Uni, les Britanniques se souviendront des «Sallee Rovers» (les écumeurs des mers de Salé), des histoires rapportées dans Robinson Crusoé, un livre écrit par Daniel Defoe en 1719 sur la vie d’un certain Alexandre Selkirk, qui aurait été capturé par des corsaires de Salé.

Mais bien que les pirates aient gagné beaucoup d’argent et réussi à représenter une menace réelle pour les pays européens durant le 17e siècle, la République de Salé n’a pas survécu pendant longtemps. Ces dirigeants cesseront d’abord de reconnaître l’autorité du sultan saadien. Ils cesseront aussi de payer leurs taxes.

Mais la fin de la République de Salé sera signée par la Zawia de Dila et le sultan alawite Al-Rachid. Confrérie soufie marocaine fondée vers 1566 et jouant un rôle prépondérant dans la vie politique et religieuse marocaine au 17e siècle, la Zawia atteindra son apogée vers 1659, en contrôlant une grande partie du nord du Maroc. Dès 1641, la Zawia de Dila de Muhammad al-Hajj ad-Dila’i place ces espoirs sur la République de Salé, qui subira des pressions. Durant cette même année, le leader de cette confrérie gouvernera Fès jusqu’à sa proclamation en tant que sultan en 1659. L’année d’après, la conquête du pouvoir par les Alaouites et l’accession au trône de Maulay Rachid en 1666 marqueront un tournant, et la Zawia de Dila perdra tout pouvoir politique en 1668. La même année, toute forme de résistance est rasée de la République de Salé par l’armée de Maulay Rachid, premier sultan alawite du Maroc.

 

Les guerres mauresques

Les guerres mauresques sont deux conflits opposant les États-Unis aux États mauresques (possessions de jure de l’Empire ottoman, mais de facto indépendantes, Tunis, régence d’Alger et régence de Tripoli), de 1801 à 1805 lors de la première guerre mauresque et en 1815 lors de la seconde guerre barbaresque. Il s’agit en réalité d’une préquelle à l’épisode colonial et du pillage des côtes libyennes par les peuples Barbares. En effet si les historiens dépeignent ces guerres comme le fait d’une injustice des Maures envers les pays Européens, il n’en est rien, les Etats barbares refusent juste de payer un droit de passage et de respecter la propriété maritime des nations libyennes. Cependant il faut rappeler que ces escarmouches n’étaient que des prétextes des puissances européennes pour pouvoir pénétrer en Méditerranée et asseoir toujours plus leur domination jusqu’à atteindre l’objectif utile qui est la destruction des Civilisations libyennes et le pillage industriel des terres libyques jusqu’en Nigérie qui conduira d’ailleurs à la traite négrière.

En effet, ces derniers imposent un tribut aux navires marchands américains naviguant dans la mer Méditerranée (le droit de douane est un signe de civilisation et non de sauvagerie). En cas de non-paiement, les pirates Mauresques attaquent les navires, confisquent leurs biens, et asservissent les membres d’équipage et exigent une rançon pour leur libération. Lorsque Thomas Jefferson devient président des États-Unis, il refuse de payer tribut et envoie une flotte navale en Méditerranée. Durant des décennies, les puissances européennes construisent des bateaux toujours plus sophistiqués face auxquels les États mauresques ne peuvent lutter. Cette dernière bombarde les différentes villes fortifiées de la côte mauresque, et arrache finalement des concessions désavantageuse de passage à ces États.

Quelques années après ce premier conflit, les pirates barbaresques profitent de l’augmentation des tensions entre les États-Unis, le Royaume-Uni et la France qui culmine avec la guerre anglo-américaine de 1812, pour reprendre leur activité de piraterie. À son tour, en 1815, l’administration du président James Madison entreprend une action militaire contre les villes des pirates de ce que sont aujourd’hui la Libye, la Tunisie et l’Algérie.

 

Les Etats mauresques surnommé (barbaresques) sont des pirates et des corsaires qui opèrent principalement à partir des ports de Tunis, Tripoli et Alger en Libye continentale. Cette région est connue en Europe sous l’appellation de “côte des Barbaresques”, terme dérivé de “barbare”. Ils agissent dans toute la mer Méditerranée, mais aussi le long de la côte de l’océan Atlantique de la Libye de l’Ouest et même en Amérique du Sud. En plus de navires saisis, ils effectuent aussi des razzias et des raids sur les villes et villages côtiers européens, principalement en Italie, en France, en Espagne. Le but principal de leurs attaques est de défendre la souveraineté maritime de leur peuples face a l’appétit insatiable des puissances européennes a défaut de pouvoir libérer leur terre occupé en Ibérie et dans une moindre mesure de capturer des esclaves chrétiens européens pour le marché aux esclaves arabo-musulman en Libye continentale afin de financer leur marine très coûteuse en frais d’entretiens.

La marine marchande américaine était avant la révolution protégée par la marine britannique. Seulement, le traité de Paris impose le désarmement de la Continental Navy, les navires américains n’ont donc plus aucune protection contre les pirates. La jeune nation n’a pas les fonds pour payer le tribut annuel réclamé par les États barbaresques, et, après 1785, ses navires deviennent vulnérables à la capture. En 1789, la nouvelle Constitution des États-Unis autorise le Congrès à créer une marine, mais pendant le premier mandat de George Washington (1787–1793) peu est fait pour réarmer la flotte. En 1793, les guerres issues de la Révolution française entre la Grande-Bretagne et la France débutent, et une trêve est négociée entre le Portugal et Alger. Cela met fin au blocus du Portugal sur le détroit de Gibraltar, ce qui permet aux pirates barbaresques d’agir aussi en Atlantique. Rapidement, les pirates s’en prennent à la marine américaine et capturent 11 navires marchands et plus d’une centaine de marins.

En réaction à la saisie des navires américains, le Congrès débat et approuve le Naval Act of 1794, qui autorise la construction de six frégates, quatre de 44 canons et deux de 6 canons. Les partisans de la loi sont pour la plupart des États du Nord et les régions côtières, qui soutiennent la Marine afin de protéger le commerce maritime et limiter le coût des rançons.

 

Première guerre mauresque

Le 10 mai 1801, alors que le nouveau président Thomas Jefferson refuse de payer une rançon toujours plus élevée, les Tripolitains déclarent la guerre aux États-Unis marquant le début de la guerre de Tripoli ou aussi appelé “première guerre de Barbarie”. En 1803, lors du blocus de Tripoli mené par la marine américaine, l’USS Philadelphia est capturé par les Maures et emmenée à Tripoli. L’année suivante, un raid américain mené par Stephen Decatur à bord de l’USS Intrepid, permet de brûler le navire dans le port afin qu’il ne soit pas utilisé par l’ennemi. Les Américains multiplient les bombardements contre Tripoli en 1804 et en 1805, les Marines envahissent les rives de Tripoli, capturant la ville de Derna. C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis que son drapeau flotte sur une conquête étrangère ,ce qui démontre bien la nature impérialiste des Etats Unies barbares, que leur Fédération n’a été créer que dans le but d’envahir et de nuire aux peuples Méditerranéens. Cette action militaire se montre suffisante pour inciter les dirigeants de Tripoli à signer un traité de paix.

 

Seconde guerre mauresque

Pendant la guerre anglo-américaine de 1812, les États barbaresques profitent de la faiblesse de la Marine des États-Unis pour capturer à nouveau les navires marchands américains et ses marins. Après la signature du traité de Gand, les États-Unis veulent mettre fin à la résistance pirate en Méditerranée, qui s’attaque à ses navires depuis deux décennies et menace le projet impérialiste de domination des peuples Méditerranéens. Le 3 mars 1815, le Congrès américain autorise le déploiement d’une force navale contre Alger dans le cadre du “Mediterranean Squadron”, ce qui marque le début de la seconde guerre mauresque. Deux puissants escadrons sont constitués sous le commandement des commodores Stephen Decatur et William Bainbridge. La flotte qui fait route vers la mer Méditerranée comprend plusieurs frégates dont l’USS Guerriere (en), l’USS Constellation, et l’HMS Macedonian. Le 17 juin 1815, après le départ de Gibraltar, en route vers Alger, l’escadre de Decatur rencontre le vaisseau-amiral algérien le Meshuda et lors de la bataille qui s’ensuit, la bataille du cap Gata, la flotte capture la frégate algérienne alors que Hamidou ben Ali est tué dans l’affrontement. Peu de temps après, l’escadre américaine capture aussi le brick algérien Estedio lors de la bataille du cap Palos. Le 28 juin, l’escadre américaine atteint Alger et contraint le Dey à négocier la paix. Les Américains obtiennent la libération de leurs prisonniers et le droit de naviguer et commercer en Méditerranée en toute liberté, cependant cela s’ensuivra d’une volonté impériale sans commune mesure.

 

Raïss Hamidau le héro de la Régence d’Alger

Hamidau ben Ali, dit Raïs Hamidau (en arabe: الرايس حميدو), est un corsaire, né vers 1770 à Alger, et mort, en mer le 17 juin 18152 près du cap de Gate.

Kabyle d’origine, il a capturé plusieurs navires durant sa carrière. Hamidau assura la prospérité de la régence d’Alger, et lui donna sa dernière gloire avant la conquête.

Hamidau ben Ali, ou Raïs Hamidau est né à Alger vers 1770, dans la régence d’Alger, d’origine Kabyle. Son père était un tailleur originaire de Issers, à Boumerdès (Kabylie). Dès l’âge de dix ans, il abandonna le métier de tailleur que lui faisait apprendre son père, pour s’engager comme mousse à bord de l’un des navires de la régence

Cette figure mérite en effet d’être célébrée. Cet homme fier, fils d’un tailleur algérois aimait sa patrie, la mer et El Corso, la Course, d’où a été dérivé le terme de corsaire. Il faut aussi dénoncer la rupture peu diplomatique des États-Unis du traité de paix qui les liaient à l’Alger.

En 1790, après la reconquête d’Oran, Hamidau est nommé chef de la marine oranaise, qui comportait alors 3 chébecs et felouques. Le dey lui octroie un chebec de trois mâts armés de 12 canons, pourvu de 60 marins et miliciens. Il n’existe toutefois pas de document sur l’activité du Raïss Hamidau pendant les premières années de ses fonctions de commandant à Alger et on peut supposer qu’il était sous la tutelle d’un corsaire plus ancien, et qu’il faisait son apprentissage.

Entre l’hiver 1795 et 1796, au retour d’une expédition en Italie, pris dans une tempête, il décide de mouiller à La Calle, ses ancres ripent et son navire, emporté par une tempête, se brise contre les rochers du rivage. Cet événement faillit ruiner les projets d’Hamidau. La perte d’un navire confié à un Raïss était le plus souvent très sévèrement punie. Alors qu’il n’était pas rentré faire son rapport, il est rattrapé et ramené de force à Alger. Mais il sut calmer la colère du dey et bientôt, il disposa d’une frégate construite par l’espagnol Maestro Antonio, charpentier à Alger qui donna une dimension nouvelle à l’activité de Hamidau.

En 1797, une corvette du dey d’Alger revint au port sans arborer son pavillon ni saluer la mosquée de Sidi Abderrahman, saint patron de la ville d’Alger. Ceci signifiait la perte de son capitaine. En fait, ce dernier, ayant de nombreux méfaits et de grosses fautes de navigation à se faire pardonner, avait préféré déserter, et alla se réfugier au Maroc. Le pacha désirant récompenser le Raïss Hamidau de ses récents succès, le nomma au commandement de ce navire. Le Raïss Hamidau est mentionné régulièrement dans le registre des prises, mettant à contribution Génois, Vénitiens, Napolitains et Hellènes.

Le 8 mars 1802, après quelques jours de croisière, Hamidau fait la rencontre d’un vaisseau de guerre portugais de 44 canons, avec un chébec de 40 canons, conscient de la supériorité militaire de la frégate portugaise, il emploie la ruse, il hisse un pavillon anglais pour s’approcher des Portugais, la frégate algéroise se tenant correctement, les Portugais se laissent approcher. Ils prennent conscience bien trop tard qu’ils sont face à des pirates, les Algériens, abordent et dévastent le navire, 282 portugais sont faits prisonniers, les corsaires capturent le navire.

La frégate deviendra une unité de la flotte de la régence sous le nom de La Portugaise. Hamidau obtient de la part des Turcs, un Yatagan d’honneur, et fut reçu en audience solennelle. La frégate portugaise ne fut pas la seule que les Algériens captureront, puisque le 28 mai de la même année, le Raiss Hamidau capture une autre frégate portugaise de guerre de 36 canons. Ce succès valut au Raiss la direction de la flottille algérienne, et une villa à El Biar, offerte par le dey Hussein.

A partir de cette époque, et pendant près de deux années, le nom de Hamidau cesse de figurer sur le registre des prises à cause de problèmes internes dans l’Odjak et de la jalousie du Dey. En 1808, l’un des premiers actes du nouveau Dey, Ali ben Mohamed, fut d’exiler Hamidau dont la célébrité l’offusquait. Hamidau est envoyé en exil à Beyrouth, au Liban ; mais Hadj Ali Dey, arrivé au pouvoir en 1809, s’empresse de le rappeler.

Raïss Hamidau était parti, sur ordre du dey Omar, capturer un navire américain. Il ignorait que les États-Unis avaient déjà envoyé une puissante armada pour faire respecter leur pavillon en Méditerranée, et plus spécialement amener la régence d’Alger à cesser toutes attaques contre les navires marchands américains qui traversent la Méditerranée.

Le combat entre l’escadre américaine, composée de neuf navires de guerre dont deux Sloop (Ontario et Épervier), trois frégates (dont Constellation) et deux brigantins, et la frégate de 40 canons de Hamidou, au Cap Gata, près de la ville espagnole d’Alméria, était inégal.

Les algérois y firent face cependant. Après avoir ordonné le branle-bas de combat, Hamidau dit à son second:

 

“Quand je serai mort tu me feras jeter à la mer. Je ne veux pas que les mécréants aient mon cadavre”.

 

Et, la première bordée de l’ennemi le tua à son poste de combat. Conformément à ses instructions, le corps du Raïs Hamidou fut jeté à la mer, qui devint son tombeau.

Malgré la propagande et la diabolisation des marins mauresques par les historiens barbares, ils ont témoigné d’un profond sens de l’honneur, alors que l’armée barbare américaine n’hésitera pas a trahir sa parole en trahissant son pacte de paix avec Alger.

Et si vous doutez encore du caractère héroïque de ces marins maures, voici quelques extraits des chants qu’avaient dédiés les admirateurs du Raïss en son temps. Et à son vaisseau amiral, le Mashuda :

 

Que tes yeux étonnés, voyageur, cessent de chercher le sombre nuage qui laisse échapper le tonnerre.

Ce n’est pas au firmament que tu trouveras ce formidable orage, c’est sur la mer.

Vois-tu là-bas? C’est la frégate du Raïss Hamidau?

Sa majestueuse voilure, qui se gonfle légèrement sous l’effort de la brise, est dorée par le soleil.

Son pavillon et sa flamme flottent noblement dans les airs.

Elle fend les flots avec grâce.

De ses flancs redoutables jaillissent les boulets dévastateurs, les obus terribles, la mitraille meurtrière.

La mousqueterie pétille sur ses bastingages et dans sa mâture, et une épaisse fumée lui forme une auréole de gloire.

 

 

Les conséquences de la défaite martimite 

Après l’élimination du héro corsaire Hamidau ben Ali par les États-Unis, les Britanniques lancent à leur tour une expédition en 1816 qui permet de délivrer de nombreux esclaves et d’asseoir leur propre domination en Méditerranée en prétextant la libération d’esclave (pour rappel les Etats Unies était le plus grand esclavagiste du monde à cette époque). Après la guerre de Tripoli, les conflits entre les nations européennes n’ont pas permis de consolider la victoire contre les Libyens et le monde méditerranéen. Mais l’extinction de ces conflits, après la seconde guerre mauresque, permet enfin aux Européens de contester leur domination en Méditerranée. Mais si un coup rude est porté à la piraterie en Méditerranée, cette dernière ne cessera totalement qu’en 1830 avec la prise d’Alger par les Français. Ainsi comme nous l’avons expliqué plus haut, la lutte contre la piraterie ne visait pas l’abolition de l’esclavage et la protection des innocents, mais bien au contraire le pillage, le viol, l’exploitation et la domination des peuples Méditerranéens. La conquête d’Alger permettra même à la France d’utiliser le pays comme grenier impérial, d’annuler la dette que l’Etat français avait envers l’Etat mauresque du Dey et finalement exporter les misérables de la république (pieds noirs) afin que ce qui deviendra plus tard l’Algérie se charge de nourrir les populations françaises affamés (on ne libère plus les esclaves, on les exporte). Tout ceci démontre bien la réalité d’une Europe qui ne parvient plus a nourrir sa population en l’absence des Maures laboureurs et qui finalement finit par la déporter vers l’Occident libyen afin que le présumé oppresseur se charge de les entretenir.

En effet, dans les années qui suivent, Alger et Tunis sont colonisés par la France respectivement, en 1830, et en 1881. En 1835, Tripoli retourne sous le contrôle de l’Empire ottoman. En 1911, profitant du vide laissé par l’Empire ottoman, l’Italie prend le contrôle de Tripoli. Ces territoires sont demeurés sous contrôle européen jusqu’au milieu du xxe siècle tandis que la supériorité navale barbare en Méditerranée est définitivement assurée par l’avènement des cuirassés à coque en fer et dreadnought à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle. Tout ceci démontre combien le projet final des nations barbares n’était autre que l’impérialisme et jamais le bien de ses populations ou de la sécurité en Méditerranée. Ne reculant devant aucun propagande, les nations barbares finirent après avoir diabolisé la résistance barbare, par diabolisé tout un continent, faisant passer les Libyens pour des sauvages sans foi ni loi ou parfois comme de sauvageons musulmans qu’ils faillent colonisés afin de les dompter.

 

Les derniers pirates mauresques

Les derniers pirates mauresque, lors de leur arrestation.

La piraterie a été une activité très courante dans le bassin méditerranéen, et les Rifains y ont largement pris part. Sauf qu’ils se sont surtout fait remarquer à partir du XIXème sicèle, alors que la fin de la piraterie est généralement actée au XVIIIème à une époque où l’Empire ottoman (qui détenait une grosse partie de la piraterie) perd son emprise sur la Libye continentale et où le commerce international bat son plein, les pirates rifains s’en donnent à coeur joie, quitte a créer des incidents diplomatiques et subir des représailles, notamment de la part des Espagnols. Selon un article du New York Times, du 10 octobre 1894, des pirates rifains ont ainsi attaqué un navire français et pris en otage le capitaine. Le tout, devant un autre navire, espagnol, qui a décidé de venir en aide à ses “frères européens”. S’ensuit alors une escarmouche musclée entre Rifains et Espagnols: les échanges de coups de feu feront d’ailleurs une victime, un exilé cubain présent sur le bateau espagnol. Le consulat espagnol à Tingis (Tanger) a bien entendu protesté auprès du gouvernement espagnol mais également auprès du sultan du Maroc. L’Espagne a été jusqu’à mener une expédition dans le Rif pour retrouver les pirates, qui ont fini par se rendre.

La piraterie disparaît après cette épisode et s’ensuivra la colonisation systématique des peuples méditerranéens au nom de la “civilisation” car plus aucun rempart maritime n’existe entre le monde libyen et le monde barbare d’Europe.

Nous retiendrons comme ultime leçon de cette exposé, que la piraterie a toujours été le fer de lance de la résistance libyenne a l’envahisseur barbare et qu’elle a permit à nos Nations d’échapper des siècles aux griffes de l’Europe barbaresque. Nous devons la vie de nos peuples à ses corsaires de Anzar (Poséidon) qui ont épuisé l’envahisseur jusqu’à le ruiner.

 

Gloire et honneur aux Marins Maures.

 


Source :

Les pirates du Rif ont sévi jusqu’à la fin du XIXème siècle

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamidou_ben_Ali

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_du_Bouregreg

https://www.yabiladi.com/investir/details/57835/histoire-l-expulsion-morisques-d-espagne-siecle.html

https://www.huffpostmaghreb.com/mahdi-boukhalfa/raies-hamidou-le-17-juin-_b_7604298.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_barbaresques

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