Izenagen une tribu libyenne controversé

Izenagen

 

Les Sanhadja (en libyen : Isenhadjen ou Izenagen, également appelés Zenaga) forment l’un des trois grands groupes libyens occidentaux (avec les Izenaten et les Imasmouden). Il s’agit d’une grande confédération de tribus libyennes. Ces tribus ont eu une influence majeure sur l’histoire de la Mauritanie, du Maroc, de l’Algérie et de l’Espagne.

Les tribus Sanhadja sont originaires du nord-ouest saharien mais, après l’arrivée de l’islam, des tribus émigrent vers le nord en remontant jusqu’au Moyen Atlas (près des côtes atlantiques de l’actuel Maroc) et continuant sur l’Atlas saharien (actuel Algérie).
Au Xe siècle, des tribus Sanhadja, menées par Ziri ibn Menad, parviennent à vaincre la révolte d’Abu Yazid contre les Fatimides. En sauvant la dynastie, les tribus se voient attribuer le contrôle du Maghreb central. En 971, le Sanhadja Bologhin Ibn Ziri, fils de Ziri Ibn Menad, fonde la dynastie ziride qui règnera sur l’ Ifriqiya (est du Maghreb), mais c’est l’un de ses descendants, al-Muizz ibn Badis, qui rendra la dynastie indépendante en 1046. L’un des fils des Bologhine, Hammad Ibn Bologhin, fonde en parallèle, en 1014, la dynastie Hammadides contrôlant le Maghreb central. Une autre dynastie issue des tribus Sanhadja règnera à partir de 1062 sur l’ouest du Maghreb et le pays d’Al-Andalus : les Almoravides. Ces dynasties règnent sur le Maghreb (et Al-Andalus) jusqu’en 1152 et sont suivies par les Almohades (d’autres libyens mais issus des tribus Masmouda). Les Touaregs sont les descendants les plus directs des Sanhadja. Les Sanhadja sont à l’origine du nom Sénégal, par l’intermédiaire du portugais Sanaga.

 

Les Sanhaja se nomment eux-mêmes Iznagen, « les fils de Znag » en berbère. Selon, Ibn Khaldun, les Sanhadja constituaient une des sept grandes tribus des Branès, Bernés serait le fils de Mazigh (patriarche et roi cananéen juif), l’ancêtre de tous les Amazighs (Cananéens occidentaux). Cependant il faut prendre ce genre d’information généalogique sur le ton de la légende, car il s’agit là de mythologie biblique et non de véritable étude objective, mais d’une volonté de donner une légitimité biblique et coranique aux tribus berbères afin d’affilier nos origines à celle d’Adan (Adam, patriarche mythique des peuples sémites).

La déformation du nom Iznagen vient des auteurs arabes du Moyen Âge qui n’arrivaient pas à prononcer des sons berbères comme le G (“gue” avalé, comme dans “Grandir”) qui n’existe pas en arabe. En Mauritanie, la langue des Iznagen est le Zenaga, en recul aujourd’hui face au Hassanya.

On trouve aussi les variantes : Aznag, Iznagen, Ifnayen, Znaga, Zenaga, Sanaga, Senaja, Senhaji, Sanhaja, Çanhajanote, Sinhâjanote.

Parmi les tribus Sanhadja sahariennes voilées : les Djoddala ou Gadala qui occupaient la partie sud-occidentale du Sahara au nord du Sénégal, les Lemtuna ou Lemtouna, et les Messoufa ou Massoufa. Ces tribus sont à l’origine de la dynasties des Almoravides (en arabe, al mourabitoun).

Ziri ibn Menad, ancêtre des dynasties Zirides et Hammadides qui ont régné dans le Maghreb central et en Ifriqiya, est issu de la tribu des Telkata.

Selon Emile Janier, les Sanhadjas se divisent en deux branches : les sédentaires habitant les Kabylies, c’est-à-dire les montagnes du Tell et les nomades, les hommes au litham habitant le Sahara.

Le chroniquer musulman, Al Bakri écrit au xie siècle : « Ce sont des nomades qui errent dans le désert, ils parcourent une contrée qui s’étend en l’espace de deux mois de marche, tant en longueur qu’en largeur, et qui sépare le pays des terres d’Islam ».

Selon les auteurs arabes, les massifs du Sahara central étaient habités par une branche des Sanhadja, qui sont les ancêtres des Touaregs. Aussi, les caravanes commerciales qui partaient du Sahara septentrional notamment d’Ouargla et du djebel Nefoussa étaient protégées par les Tourages.

 

Préhistoire et Antiquité :

Selon Léon l’Africain, les Zanaga sont des numides. Toutefois sa description de la Numidie ne correspond pas à la Numidie romaine. Il évoque plutôt une bande de terrain au nord du Sahara. Strabon en fait des voisins méridionaux des Garamantes. Il est possible que le nom des Gétules ai été conservé dans celui de la tribu Sanhadja des Djoddala, également connue sous les noms de Gadala, Gudâla ou Guezula.

À la fin de l’antiquité, les Sanhaja fondent la ville d’Aoudaghost.

 

Période des dynasties berbères :

À partir du ixe siècle, les rameaux sanhadjiens du Sahara occidental en phase d’islamisation : Lemtuna de l’Adrar mauritanien, Gadala et Messoufa nomadisant entre le Haut Niger et le Sénégal constituent une nouvelle confédération pour contrôler le commerce transsaharien et concurrencer avec les royaumes païens du Sahel. Mais cette unité reste fragile. En 990, le royaume du Ghana s’empare d’Aoudaghost. Au début du xie siècle, une nouvelle confédération se constitue pour reconquérir le commerce et déclarer la guerre sainte pour convertir les Noirs. Les Sanhadja sahariens étaient nomades, et sont régis par une organisation matrilinéaire de la paternité contrairement à d’autres sociétés berbères. Les hommes portent le voile du visage, le litham, d’où leur nom de « voilés » ou “entièrement voilé” qui donna “ber ber”.

Dans le Maghreb central, Ibn Khaldoun rapporte que le territoire des Sanhadja, s’étend des environs de Miliana jusqu’à la Mitidja, et d’Achir dans le Titteri jusqu’au sud de Béjaïa. Les tribus Sanhadja sont des sédentaires agriculteurs au nord de l’Atlas blidéen et nomades ou semi-nomades au Sud, entre l’Ouarsenis, le Titteri et le Sud des Bibans. Le pays des Sanhadja abrite plusieurs villes importantes dont M’Sila, Alger, Médéa, Achir et Miliana.

En 971, Bologhine ibn Ziri, chef des Senhadja habitant entre M’Sila et Alger est investi gouverneur du Maghreb central par les Fatimides, pour le rôle de son père Ziri ibn Menad, ancêtre de la dynastie des Zirides lors de la révolte kharidjite d’Abu Yazid et les expéditions contre les Zénètes en Oranie. Bologhine construit sa capitale Achir et plusieurs villes dans la Maghreb central : Alger, Miliana et Médéa. Devenus émirs, les Zirides s’installent en Ifriqiya. L’un des fils des Bologhine, Hammad ibn Bologhine fonde en 1015, la dynastie des Hammadides qui règne sur le Maghreb central depuis la nouvelle capitale ; la Kalâa des Béni Hammad construite en 1007 puis Béjaia depuis 1090.

Une autre dynastie issue des tribus Sanhadja règnera aux xie siècle et xiie siècle sur l’Ouest du Maghreb et le pays d’Al-Andalus : les Almoravides. La dynastie Almoravide est à l’origine un mouvement religieux initié chez les Sanhadja sahariens par un chef godala, Yahya Ibn Ibrahim et Abdullah Ibn Yassin un prédicateur rencontré par Yahya Ibn Ibrahim au retour de la Mecque.

Ces dynasties règnent sur le Maghreb (et al-Andalus) jusqu’en 1152 et sont défaits par les Almohades.

Au xive siècle, l’arrivée des Banu Hassan provoque le déclin des tribus Iznaguen. La domination des Hassaniya sur les zenaga est entériné par la défaite des seconds au terme de la guerre du Char Bouba.

 

Période moderne :

La langue sanhadja a donné plusieurs variantes aujourd’hui dont les principales sont : Le zenaga, le kabyle, le sanhaja de srair parlé dans le sud-ouest du Rif et le chleuh.

En Mauritanie, Les zénégas constituent une minorité ethnique berbérophone, parlant le Zenaga. Il y a aujourd’hui de 2000 locuteurs du zenaga à 25000 locuteurs. Ils sont principalement situé au sud de celle-ci et au Sénégal. Toutefois, les Beidanes parlant le hassaniyya, sont issus d’un mélange de tribus arabes et berbères Sanhadja.

Les Zenagas sont à l’origine du nom Sénégal, par l’intermédiaire du portugais Sanaga.

 

Polémique et panarabisme :

C’est dans son livre Kitab al-‘ibar qu’Ibn Khaldoun accepte l’authenticité de la filiation arabe des Kutama et des Sanhaja (Maya Shatzmiller, Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, 1983, volume 35, pp. 145-146) . Par ailleurs, Ibn al-Kalbi (m. 204H/819-820) rapporte dans un récit pseudo-historique que : “…Les tribus des kétama et des Sanhaja n’appartiennent pas à la race berbère : ce sont des branches de la population yéménite qu’Ifricos Ibn Saifi établit en Ifrikia avec les troupes qu’il y laissa pour garder le pays”. (Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Baron de Slane, nouvelle édition, (Paris 1926-1956) I, 176-167) .

Toujours selon Ibn Khaldoun : “…le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse… La plupart des généalogistes arabes s’accordent à regarder les diverses tribus berbères, comme appartenant réellement à cette race ; il n’y a que les Sanhadja et les Ketama dont l’origine soit pour eux un sujet de controverse. D’après l’opinion généralement reçue, ces deux tribus faisaient partie des Yéménites qu’lfricos établit en Ifrikia lorsqu’il eut envahi ce pays. On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter”. (traduction de Slane) . Texte de Ibn Khaldoun qui n’est rien d’autre que mythologie arabe

 

La critique :

Nous pouvons penser avec objectivité que les Iznagen (Sanhajda) sont une tribu de race libyenne et méditerranéenne, plus précisément berbère, c’est à dire libyen de type saharien ancêtre des Touaregs. La mythologie chez les Hellènes (Grecques) parle d’une princesse d’une île de la mer Egée qui aurait migré en Libye et enfanté l’actuel peuple Touaregs, cependant il est aussi raconté dans le mythe de Phaéton fils du Dieu Hélios (Dieu Soleil) qu’il a utilisé le char solaire de son père et enflammé dans sa trajectoire le Sahara de l’Ethiopie à la Mauritanie rendant la région désertique et enflammé, le peuple éthiopien dont le nom signifie (peau brûlé) eu la peau sombre et le reste des habitants du Sahara aussi, d’où la tradition berbère de l’homme voilé qui est une tradition pour échapper à la calcination solaire selon le mythe. Ammon (Zeus) après avoir foudroyé son char qui finit sa course dans le fleuve Eridan (au sud du Maroc), sauva l’humanité d’une catastrophe immense, bien sur les peuples Libyens au nord ont échappé à ce cataclysme et aujourd’hui encore on connait de nombreuses tribus atlantes (libyens de l’Atlas) à la peau claire et dans un climat anti-désertique. Cependant on peut se poser la question de cette origine arabe et/ou yéménite voir cananéenne. Pour comprendre la controverse au sujet des origines orientales de la tribu des Iznagen, il faut plongé dans le contexte biblico-coranique du moyen-age, cette époque fut celle des imams historiens, de la théologie islamique au dessus de tout raison et tradition, une époque aussi de fanatisme mahométan où l’origine et l’affiliation à la personne du prophète de l’islam était vécu comme un signe de noblesse social et de prestige dynastique. Dans ce contexte il ne faut pas s’étonner de voir des tribus islamisés vouloir accéder à l’élite social musulmane et être reconnu comme d’ascendance sacré (prophétique), l’amour du prophète Mahomet a conduit beaucoup de gens a rêver de cette ligné sacré, aujourd’hui encore nous vivons la même chose avec la ligné chérifienne, d’ailleurs beaucoup de gens utilise de façon mensongère cette filiation prophétique pour tromper les honnêtes gens et prétendre à une nature sacrée en s’autoproclamant chérif (descendant du prophète). Il n’y a pas si longtemps des Mahdi (Messies) se sont proclamé un peu partout dans les pays musulmans pour s’emparer du pouvoir avec une légitimité religieuse, il est donc important de comprendre que l’homme étant ce qu’il est, dans sa soif de pouvoir est prêt à devenir arabe si il le faut pour accéder à une reconnaissance religieuse qui légitimera sa prise de pouvoir. Mais pour comprendre ce traumatisme dans l’esprit des Libyens il faut remonter bien plus loin, au tout début de l’islam en Hespérie (Maghreb), car au début des premières dynasties islamiques, le pouvoir sur la “nation islamique” était uniquement réservé à la noblesse arabe, souvent qorayshite, il était donc important pour un berbère puissant voulant s’emparer du pouvoir de se prétendre d’origine arabe, fut-elle mensongère pour avoir le droit de gouverner des arabes, nous trouvons ce cas de figure par exemple en Andalousie musulmane et bien souvent à travers le monde islamique, ce qui donna d’ailleurs naissance à la dynastie abbaside qui est une coalition de converties à l’islam (non-arabes) pour détrôner le pouvoir racialiste arabe, et ce genre de dynastie non-arabe ne vont faire qu’augmenter avec le temps jusqu’à la destruction de la civilisation arabe à Bagdad par les Mongoles au Xieme siècle qui s’islamiseront et s’empareront de l’islam. Cependant pour gouverner tout ces peuples convertis vont chercher une légitimité religieuse et racial, ainsi viendra l’obsession pour les prénoms arabes, puis la généalogie biblique dont Ibn Khaldoun a été l’un des imminents fondateurs. Bien sur le même problème se pose en Europe où chaque peuple se trouve une origine biblique avec Japhet fils de Noé. Chez nous le problème est identique et très vite s’impose l’idée de faire des Libyens de simple sémites, avec la volonté du peuple de se voir affilié à la race arabe dominante et biensur à la croyance légendaire biblique d’une humanité descendant de Adam puis de Noé. C’est dans ce contexte biblico-coranique que va naître l’identité amazigh, notre filiation est faite avec ce Roi cananéen du nom de Mazigh et très vite nous allons être mit dans le groupe chamito-sémitique comme étant un peuple venu du Moyen-Orient, bien sur cela ne s’est pas fait sans une note d’historicité, puisque Carthage est le symbole de l’invasion cananéenne qui donnera le ton à une invasion culturelle et religieuse phénicienne en terre libyenne. Voilà comment a commencé et comment c’est poursuivit cette orientalisation ou phénicisation de nos origines, ainsi nous nommer “amazigh” pour effacer nos origines libyennes n’a été qu’un moyen politique de détruire notre lien avec nos ancêtres, cependant quelque soit le terme biblique qui nous est donné pour nous nommer, nous restons libyen (berbère) et les Iznagen aussi. L’autre phénomène important de la vision historique des historiens arabes et libyens mahométans est le changement de nom des tribus, en effet il est a constaté que pour des raisons linguistiques et politique le nom des peuples et tribus sont souvent changé pour leur donner une identité arabe, les villes sont renommées en arabe, exemple : “Tingé” devient “Tanger”, “Vandalus” devient “Andalous”, il est important d’imposer la culture arabe, langue du coran et vecteur de l’islamisation des peuples conquit. Ainsi la tribu est renommé “Sanhadja” pour faciliter la prononciation aux arabophones, cela est un argument de taille qui démontre que les Izenagen ne sont pas arabe, leur nom a été justement changé car il posait un problème à la langue arabe, ceci démontre bien la fabulation historique, sinon pourquoi changer le nom si ils étaient vraiment arabe.

L’important désormais est de comprendre que la mythologie sémitique et les croyances sémites ne sont pas une référence pour comprendre nos origines, ni pour définir notre génétique, car les Iznagen sont profondément lié à l’identité libyenne, connue dans l’antiquité avant l’arrivé de l’islam et très éloigné de l’influence carthaginoise (cananéenne). Et nous sommes ni descendant d’Adam, ni de Noé, ni de Mazigh, voilà donc la réalité qu’il faut remettre en avant, face aux croyances bibliques qui empoisonne notre réflexion, la génétique prouve d’ailleurs la berbérité de cette tribu et de la plupart de celle qui constitue aujourd’hui l’Hespérie (Maghreb) en dépit de ce que pense les panarabistes de tout bord. En particulier celle des Libyens islamisés comme Ibn Khaldoun qui n’ont finalement plus aucune objectivité, participant à l’orientalisation de nos peuples libyques au détriment de tout savoir antique et tradition oral.

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