Le Chêne Liège d’Hespérie

Nom scientifique : Quercus Suber

Noms vernaculaires libyen : Fernane, Bechma, Delma.

 

L’aire du chêne-liège se situe dans la région de la Méditerranée occidentale et déborde le long du sud de la façade atlantique, où les influences de la mer et de l’océan permettent de tempérer la grande amplitude des oscillations thermiques et l’aridité de la saison d’été du climat méditerranéen au sens strict.

Au Maroc, l’aire du Chêne-liège comprend deux blocs : le bloc du Gharb et du Rif d’Ouest en Est, y compris la forêt de Bab-Azhar de la région de Taza et le bloc du Chêne-liège atlantique qui englobe les peuplements du Plateau Central, de la Mamora et de la région de Benslimane. Le reste est réparti sur plusieurs stations qui constituent plutôt des relictes botaniques.

Le Chêne-liège avait dans la période préhistorique et au début de la période historique, une aire très vaste. La forêt de la Mamora formait une immense Suberaie allant de la côte atlantique jusqu’à la vallée de l’Oued Beht (100 km) d’une part, et du Gharb jusqu’au Bou-Regreg d’autre part. Par ailleurs, cette essence colonisait jadis toutes les plaines non calcaires et non argileuses du triangle Tingis-Taza-Casablanca. L’homme les a déboisées et transformées en terrains agro-pastoraux.

Les différentes stations qui sont disséminées le long des montagnes dans les régions méridionales, témoignent que le Chêne-liège avait, dans un passé relativement récent, une aire immense. Les conditions climatiques qui devaient être plus humides que de nos jours, ont évolué vers le dessèchement du pays et ont entraîné le recul de cette essence dont l’aire actuelle se trouve confinée au nord du pays.

Du point de vue écologique, le Chêne-liège est exigent en humidité, chaleur et lumière. Il a besoin d’une tranche pluviométrique annuelle de l’ordre de 550 mm et d’une hygrométrie de l’air de 60 % au pendant l’été. C’est un thermophile qui s’étage entre le bord de la mer jusqu’à 1.300-1.500 m d’altitude. C’est aussi une essence de lumière : les semis ne peuvent pas se développer sous le couvert des semenciers qui les concurrencent aussi pour l’eau.

Les étages qui conviennent le mieux à cette essence sont les climats méditerranéens humides doux et subhumide doux. On le trouve également dans le semi-aride doux sur sols sablonneux. Le Chêne-liège est calcifuge et marque une préférence pour les terrains siliceux.

Les associations du Chêne-liège sont différentes suivant le bioclimat et la nature du sol. En étage semi-aride on a : sur sols sablonneux, Cytisus linifolius, Cytisus arboreus, Pistacia lentiscus, Lavandula staechas, Cistus salviifolius, Pyrus mamorensis. Sur sol compact on a Myrtus communis, Rhus pentaphyla, le Filaria, Cistus monspeliensis et aussi le lentisque et le ciste à feuilles de sauge.

En étage subhumide, on observe notamment : Erica arborea, Arbutus Unedo, Cytisus triflorus, le myrte, la fougère aigle (Pteris aequilina). Il peut se mélanger au Chêne Zeen et au Chêne vert.

Les ennemis du Chêne-liège sont surtout les incendies, les insectes et les champignons. Parmi les insectes les chenilles de Lymantria dispar s’attaquent aux feuilles des arbres et provoquent de sérieux dégâts qui peuvent entraîner la mort des pieds les plus atteints. Certains insectes coléoptères s’attaquent au bois, les fourmis déprécient considérablement la qualité du liège.

Les champignons qui causent le plus de dégâts sont Hypoxylum Sertatum et Armilaria mellea.

L’utilisation la plus importante est évidemment la production de liège. Le bois de Chêne-liège est aussi un excellent bois de chauffage et donne un charbon de bonne qualité. Son écorce est riche en tanin et ses glands sont grands et doux, ils sont de ce fait recherchés pour la consommation humaine.

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