Atlas : Retour sur un dieu emblématique du Maghreb/Atlantide

Atlas de Boris Vallejo 1988

Chaîne de montagne s’étendant de Maroc à la Tunisie, l’Atlas est d’avantage connu pour ses magnifiques paysages que pour son histoire. Et pourtant la richesse de son histoire n’a d’égal que sa taille. Atlas est un dieu important pour les Libyens (habitants du continent antique correspondant à l’Afrique du Nord) mais aussi pour le reste du monde. Cet article se propose de revenir sur quelques aspects mal connus voire inconnus d’Atlas suivant les informations recueillies par les chercheurs auprès de nos ancêtres.

Son histoire

Les histoires au sujet d’Atlas sont multiples si bien que l’on a fini par considérer qu’il y avait plusieurs Atlas. Il aurait été un roi, fils d’Anzar/Poseidon et de sa femme Clitô/Tamurt, et aurait régné sur l’Atlantide. D’autres légendes considèrent qu’il était un Titan, fils de Gaia et Ouranos, condamné à supporter la voûte céleste et pétrifié par Persée par le biais de la tête de Méduse. Nous ne nous attarderons pas sur ces différentes légendes. Dans cet article nous parlerons surtout des fonctions qu’il occupe dans les religions libyques (aussi bien canariennes que continentales). Nous verrons que le dieu suprême des libyens de Ténérife n’est autre qu’Atlas.

Un Dieu Titan

Selon les sources helléniques Atlas est un titan, il est donc caractérisé par une grande taille si on compare à des dieux comme Zeus/Amen ou Hadès/Akauch. Chez les guanches (Libyens de l’île de Ténérife dans l’archipel des Canaries) leur dieu suprême se nomme, entre autre, “Achuhuyaban” qui signifie “le grand” ce qui rappelle qu’Atlas est un géant.

Un Dieu de la foudre

Parler d’une potentielle association entre Atlas et la foudre nécessiterait d’abord de vous présenter notre hypothèse sur l’étymologie de Djurdjura.

Selon nous, le mot Djurdjura serait liée à l’idée qu’il y a beaucoup de fer dans cette montagne. Dans l’antiquité le fer était indissociable de la foudre car on considérait que le fer avait une origine céleste et qu’il descendrait sur la Terre par le biais de la foudre. Cela explique que le mot “sidérurgie” et le mot “sidéral” aient la même étymologie.

On sait que les romains appelaient le Djurdjura “Mont ferratus” qui signifie “Montagne de fer. Le tonnerre se dit “ejejj” ou ”edjedj” selon les langues libyques et le fer “uzzal”. Le mot “uzzal” se compose du préfixe “u” qui signifie “celui” et de la racine “zl” qui renvoie au tonnerre/ à la foudre et se traduit par “celui de la tonnerre”. C’est la même racine que l’on retrouve dans le nom dieu de la foudre Agorzel. Il existerait donc deux mots pour désigner le tonnerre qui sont “ejejj” et “zel”.

À première vue il n’y aucun lien entre les mots “ejejj” et “zel” étymologiquement et pourtant l’un pourrait découler de l’autre. Sur le plan linguistique le “z” e st une consonne fricative alvéolaire voisée quand le “ʒ” est une fricative post-alvéolaire voisée. Ces consonnes sont toutes les deux des coronales. Un simple recul articulatoire suffit à expliquer le passage de “z” à “ʒ”. Le “l” de “zal” est une approximante latérale alvéolaire. Elle fait donc également partie des coronales et peut évoluer vers une fricative coronale comme “ʒ” par le biais d’un recul articulatoire et un resserrement du chemin articulatoire. 

Pour en revenir à Atlas, si on considère tous les éléments qui ont été donnés plus haut et qu’on ajoute le fait qu’en montagne la foudre tombe plus souvent car “les reliefs canalisent les ascendances ce qui donne lieu à des orages” (Nicolas Borgognon), il serait logique qu’Atlas soit un dieu de la foudre.

Chez les guanches, le dieu “suprême” possède d’autres noms, en plus de “Achuhuyaban”,  dont ceux de “Achuhucanac” que l’on pourrait traduire par “celui qui est à l’origine de la pluie” et “Atguaychafanataman” qui signifie “la divinité responsable de la lumière des éclairs”.

Ces informations vont dans le sens de l’hypothèse selon laquelle Atlas serait un dieu de la foudre et des orages.

Un Dieu sur qui tout repose

D’après différentes cosmologies Atlas possèdent un rôle primordial dans l’équilibre de l’univers.

Selon les chercheurs espagnoles ayant étudiés les Libyens de Ténérife leur dieu porte également le nom de Guayaxiraxi qui signifie “celui qui tient le monde”. On recense également le nom de “Achguayerxeran Achoron Achaman” qui signifie “supporteur du ciel et de la terre”. Ce dieu possède également le nom de “Achguayaxerax” qui signifie “le dieu qui soutient l’univers”

Cette caractéristique rappelle clairement Atlas qui est le porteur de la voûte céleste dans la religion hellénique.

Cela est également à rapprocher du Mont Meru de la cosmographie hindoue et bouddhiste. Pour rappel, le Mont Meru est la montagne au centre de l’univers. Cette montagne supporte les cieux et plus largement l’univers à l’image de notre cher Atlas. Mais le parallèle ne s’arrête pas là. Le Mont Meru est entouré de 7 cercles de terre alternant avec 7 cercles de mer. Cette structure rappelle clairement l’Atlantide selon Platon.

Laisser un commentaire