Al-Uzza la Déesse Tanét chez les Arabes

Uzza mentionnée dans le Coran, Al-ʿUzzā ou Al-Ozzâ (arabe : عزى  prononcé : /ˈʕʊzzæː/) était une Déesse arabe préislamique de la fertilité, l’une des trois Divinités les plus vénérées de la Mecque avec Allat et Manat. Son nom dérive de la racine arabe ʿZZ au superlatif et signifie la plus puissante. Les Arabes Nabatéens lui rendaient également un culte. Liée à la planète Vénus, elle était chez eux identifiée à plusieurs Divinités helléniques, romaines ou égyptiennes : Aphrodite, Uranie, Vénus, Cælestis (Junon Cælestis) et Isis. En 1974, un temple dédié à Isis/Uzza a été découvert à Pétra, le Temple des lions ailés. La plupart des informations que l’on a sur elle proviennent du Livre des idoles (Kitab al-Asnam) de Hicham ibn al-Kalbi : on lui avait bâti un édifice nommé buss dans lequel les fidèles venaient solliciter des oracles. Le plus important temple d’al-ʿUzza était à Nakhlah près de Qudayd, à l’est de la Mecque dans la direction de Taif. Trois arbres sacrés lui étaient consacrés. Elle était très populaire : des enfants étaient prénommés ʿAbd al-ʿUzzā (ʿAbd-al-ʿUzzā semble avoir été un prénom très porté au moment de la naissance de l’Islam) et souvent invoquée dans les serments. Le nom Al-ʿUzzā était symbole de beauté dans la poésie arabe préislamique. Un extrait d’un de ces poèmes, œuvre de Zayd ibn ‘Amr Ibn Nufayl, lui prête par ailleurs deux filles : « Je n’adore pas Al-ʿUzzá et ses deux filles » (en arabe : (فلا العزى أدين ولا ابنتـيهـا). On connaît d’autre part un ex-voto en or offert à la Déesse “ʿUzzayan” par un Arabe du Sud pour la guérison de sa fille, Amat-ʿUzzayan (servante de-ʿUzzā).

Les trois Déesses

Selon Ibn al-Kalbi, les Quraysh avaient coutume de faire le tour de la Ka’aba en disant :

Au nom d’Allat, d’Al-ʿUzza

Et de Manat la troisième idole.

Elles sont réellement les [al-gharānīq]

Dont il faut demander l’intercession.

Le sens du terme arabe [al-gharānīq] est débattu. Nabih Amin Faris, traducteur du Kitab al-Asnam, y voit le sens métaphorique femmes de condition supérieure à partir d’un sens littéral qui serait grues de Numidie.

Le Livre des idoles mentionne également ce rôle d’intercession auprès d’Allah dont il les dit filles. On peut penser qu’il s’agissait en fait du Dieu Houbal (Zeus) qui est donné dans l’ouvrage comme Divinité principale de la Ka’aba. Néanmoins, Ibn al-Kalbi mentionne ailleurs que leur culte aurait été introduit à des époques différentes, leur qualité de sœurs pourrait donc être le résultat d’une association tardive (cela a été confirmé). Allat est décrite comme plus jeune que Manat, et Uzza comme la plus jeune des trois, mais néanmoins peut-être la plus importante pour les Quraysh qui en avaient la charge avec la tribu des Kinānah.

Selon des recherches saoudiennes, il existait dans la région de nombreuses Ka’bas (tawaghit) subsidiaires consacrées chacune à une Divinité, auxquelles les fidèles se rendaient certains jours déterminés pour procéder à des rites comprenant entre autres une déambulation circulaire et des sacrifices. Les plus importants semblent avoir été les ka’abas de Allat à Taif, d’Uzza à Nakhlah et de Manat près de Qudayd.

Al-Uzza (“La Très Puissante”) est une Déesse préislamique, la plus jeune de la triade des Déesses avec Menat (“Le Temps”, la Déesse mortelle ou fatale, parfois – on pense à tort – appelée la Déesse de la pleine lune, car la lune en Arabie était masculine) et Al-Lat (dont le nom signifie “la Déesse”, comme Al Lah signifie “le Dieu”). Ils ont survécu même à l’islam, où ils sont appelés dans le Coran les trois filles d’Allah. Le trio était vénéré comme une pierre aniconique non taillée et les “idoles” d’Al-Uzza et d’Al-Lat étaient deux des plus de trois cents statues sacrées de la Kaaba qui avaient été détruites par Mahomet. Elle est une Déesse étoilé, associée à la planète Vénus, et a été honorée par les Koreishites (en passant par la tribu de Mohammed) comme l’une de leurs plus hautes Déesses. Elle était faussement réputée pour accepter des sacrifices humains, rumeur provenant de sources islamiques, qui n’étaient probablement pas impartiales en écrivant sur les “manières sauvages” d’avant l’islam alors qu’en réalité les sacrifices humains étaient réalisé pour Allah.
À l’origine c’est du sabéisme (la culture du Royaume de Saba ou Sheba dans le sud de l’Arabie, l’actuel Yémen), que le culte d’Al-Uzza se répandit dans toute l’Arabie. Elle avait un sanctuaire dans une vallée sur la route de La Mecque, composée de trois acacias dans lesquels elle était supposée descendre. Certains érudits pensent qu’elle pourrait même avoir été la Divinité protectrice de la Mecque même.
Les Hellènes la liaient à leur Ourania (“The Heavenly”, l’épithète d’Aphrodite , ainsi qu’au nom d’une muse) et à Caelistis, une Déesse de la lune et du nom romain Venus de la Tanit carthaginoise. Al-Uzza est aussi parfois identifié avec Isis. D’autres sources la relient à Minerve ou à Athène, mais se sont des fantaisies, des conjonctures sans fondement. Hérodote dit que la Déesse suprême des Arabes était Ourania, qui s’appelait Alilat (c’est-à-dire Al Lat). En fait, Al-Uzza a parfois été confondu avec Al Lat, ce qui a amené certains spécialistes à se demander si Al Lat et Al-Uzza étaient différents. noms régionaux pour la même Déesse, mais il n’en était rien, il s’agit bien de deux Divinité bien distincte.
Al-Uzza est un membre du zodiaque nabatéen et a été appelée la maîtresse du ciel. Elle semble avoir été la première Déesse vénérée dans sa capitale, la célèbre Petra, située dans l’actuelle Jordanie. Petra était une étape majeure sur les routes des épices et était une ville très riche. Les tombes ou les temples sont taillés dans la roche vivante et le principal chemin menant à la ville passe par une gorge étroite et spectaculaire ressemblant à un tunnel, longue de plus d’un kilomètre, qui s’ouvre soudainement vers la ville. (Si cela semble familier, c’est parce que Petra a été utilisée comme l’un des endroits dans “Indiana Jones et la dernière croisade”.)
Al-Uzza est également la Déesse qui garde les navires lors de voyages en mer. Bien que l’Arabie soit une terre de déserts et de nomades, les Nabatéens ont certes fait de grands voyages en mer. Dans cet aspect, elle est symbolisée par le dauphin, dont l’habitude de nager à côté des navires en faisait des gardiens et des protecteurs. Les félins sont également sacrés pour elle, et le temple des lions ailés à Petra pourrait bien être le sien.
Al-Uzza représente la confiance, la vigilance et la préparation. Elle est farouchement protectrice et est une alliée puissante dans une bataille qui approche.
Autre orthographe: Al Uzza, al-‘Uzza, El-‘Ozza, Uzza, Izza.
Aussi appelé: Sa’ida ‘Uzza (“Bienheureuse Uzza”), as-S’ida (“La Bienheureuse”)

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Uzza

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