Yanis Varoufakis accuse les créanciers de la Grèce de « terrorisme »

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A la veille du référendum de dimanche, au cours duquel les Grecs se prononceront sur les dernières propositions de réformes du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE), Yanis Varoufakis s’en prend, samedi 4 juillet, aux créanciers de la Grèce.
« Ce qu’ils font avec la Grèce a un nom : “terrorisme” », accuse Yanis Varoufakis, connu pour sa liberté de ton, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo. Un oui au référendum menacera la démocratie, car il signifiera que la peur l’a emporté, dit-il, avant d’ajouter que si le oui gagne dimanche, Alexis Tsipras se rendra à Bruxelles et trouvera un accord.
« Pourquoi est-ce qu’ils nous ont forcés à fermer les banques ? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s’agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène “le terrorisme” », développe le ministre en parlant de la politique menée par les créanciers d’Athènes, le FMI, la BCE et l’UE. Il ajoute que les banques grecques rouvriront mardi, que le résultat soit oui ou non.
Faute d’être parvenu à un accord avec les créanciers sur une prolongation d’un programme d’aide financière au-delà du 30 juin, le gouvernement de gauche radicale a annoncé la fermeture des banques et le contrôle des capitaux jusqu’au 6 juillet.

Quel que soit le résultat du référendum de dimanche – le premier ministre, Alexis Tsipras, appelle à voter non, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à voter oui –, les banques du pays rouvriront et il y aura un accord avec les créanciers, assure Yanis Varoufakis. « Quel que soit le résultat du référendum, le lundi il y aura un accord, j’en suis complètement et absolument convaincu. L’Europe a besoin d’un accord, la Grèce a besoin d’un accord, de sorte que nous arriverons à un accord. »
Pour le ministre des finances, qui répète qu’en cas de victoire du oui il démissionnera, « aujourd’hui ce que veulent Bruxelles et la troïka, c’est que le oui gagne pour pouvoir ainsi humilier les Grecs ».

 

Faire un exemple de la Grèce !

Pour Yanis Varoufakis, l’enjeu pour l’Europe est trop important pour que l’UE laisse tomber la Grèce. A la question de savoir s’il est certain qu’un accord finira par être conclu, même si les Grecs votent non au référendum, il s’est déclaré certain que cela sera le cas : « Aussi bien pour la Grèce que pour l’Europe, j’en suis sûr. Si la Grèce s’effondre, un millier de milliards d’euros [l’équivalent du PIB de l’Espagne] partiront en fumée. Cela fait beaucoup trop d’argent et je ne pense pas que l’Europe puisse se le permettre », dit-il.
« Je crois que dans toute l’Europe, il y a besoin de partis comme Syriza et Podemos, des partis à la fois critiques à l’égard du système, mais en même temps pro-européens et démocrates. Ceux qui nous détestent veulent nous faire passer pour anti-européens, mais non, ce n’est pas vrai, nous ne le sommes pas. »

 


 

Source :

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/04/yanis-varoufakis-accuse-les-creanciers-de-la-grece-de-terrorisme_4670290_3234.html

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