Anthropologie de la race atlante

Mechta_el-Arbi

Académie des Sciences.

Séance du 30 juin 1845.

Anthropologie.

M.Bory Saint-Vincent communique à l’Académie un extrait du chapitre anthropologique qu’il est chargé de rédiger dans la publication de la commission scientifique de l’Algérie; il expose dans cet extrait les faits principaux relatifs aux types humains dont se compose la population africaine. Le premier de ces types est l’autochtone c’est-à-dire formé du limon de la terre même. Les deux autres ayant pénétré au coeur du pays à diverses époques s’y sont successivement acclimatés au point qu’on les pouvait supposer avoir été également crées sur place, si dans leur progéniture ne se perpétuaient constamment indélébiles des moeurs et des caractères physiques où se reconnaît l’origine exotique.
M.Bory présente comme types de ce qu’il propose d’appeler atlantiques, adamiques et éthiopiens, trois individus dont il met les crânes et les dessins sous les yeux de l’Académie.

Race atlantique :

Le premier est un Kabyle pur sang, natif du Sahel. Dans cette tête l’angle facial est presque droit, les os du crâne sont d’une épaisseur pareille à celle de nos races et les proportions de la boite osseuse sont les mêmes.
Les arcades sourcillères se prononcent assez pour qu’il résulte de leur saillie une dépression prononcée vers la base du front à l’origine du nez dont les os propres un peu courts et droits se dirigent en avant sans néanmoins que leur extrémité détermine dans la longueur une bosse très sensible.

Le plus minutieux examen ne révèle entre les Kabyles et les Maures aucune différence qui puisse le moins du monde autoriser à les considérer comme appartenant à deux variétés; seulement les uns habitent les villes, tandis que les autres peuplent les contrées montagneuses. Des différences d’habitation et de genre de vie résulte à la vérité, entre les Maures et les Kabyles, quelque diversité d’aspect; mais jamais, parmi les plus dissemblables, rien qui pénètre même au dessous d’une première peau, laquelle demeure tout au plus, chez les uns comme chez les autres, sujette aux effets du hâle. Ceux qu’on appelle Berbères en plusieurs cantons de notre Afrique et qui furent les barbares pour les anciens, comme leur Mauritaniens sont nos Maures actuels, proviennent également de la souche primitive Atlante.

Race adamique :

Le deuxième sujet est un de ces Arabes vulgairement appelés Bédouins. Ce type est celui que M.Bory Saint-Vincent appelle adamique.
Les os du crâne sont ici sensiblement plus minces qu’ils ne le sont chez l’Atlante et surtout chez l’éthiopien. On remarque dans cette tête que le profil s’allongeant, l’angle facial devient plus aigu, d’où résulte que le visage se rétrécit et nulles saillies ou crètes, même rudimentaires, ne couronnent les arcades sourcillères qui demeurent à tout âge unies et parfaitement lisses, ce qui fait qu’il n’existe pas de dépression aussi notable entre la base du front et l’origine du nez où les os propres, plus longs qu’ils ne le sont chez tous les hommes, déterminent la courbure aquiline, avec une bosse plus ou moins prononcée dans la longueur.

Race nègre :

Le troisième est un type éthiopien; chez celui-ci, la proéminence de la mâchoire supérieure est tellement considérable que la ressemblance avec les squelettes de grands singes en devient frappante. A la base du frontal assez élevé, mais latéralement fort rétrici, se prononcent au dessus des orbites des crêtes sorcillères presque aussi considérables que sont celles d’un orang de moyen âge. D’autres saillies osseuses non moins marquées couronnent les régions temporales aux attaches des crolaphistes: une dépression très prononcée existe à l’origine du nez dont les os propres sont aussi les plus courts et tellement disposés en avant que leur situation en devient à peu près horizontale.
Les nègres en pénétrant dans la région barbaresque ont dû, pour leur part, en modifier la population. Dès que l’Atlante et l’éthiopien purent communiquer par terre, les trois types en question, se mettant en contact, commencèrent à produire des métis dont les races pélages de la Grèce et de Rome vinrent à leur tour grossir le nombre.

Plus tard encore des hordes vandales et gothes descendues du Nord vinrent augmenter la confusion de l’hybridité.

L’invasion des Turcs dans ces derniers temps n’influa guère sur le mélange des espèces et des races humaines que dans l’enceinte des villes, particulièrement sur le littoral.

Du croisement des trois types les plus distincts et les mieux caractérisés qui soient au monde, provinrent donc primitivement, quand ils se furent mis en contact à la surface du fragment de l’Atlantide où s’étendent aujourd’hui la régence de Tunis, l’Algérie et l’empire du Maroc, diverses races plus ou moins tranchées; quelques-unes de ces races se sont probablement, par leurs mélanges, confondues et comme effacées les unes dans les autres, mais il en est plusieurs qui se sont conservées plus ou moins pures jusqu’à nos jours.

Loin d’avoir contribué à l’accroissement de la population dans ces régions où tant de mélanges de peuples eurent lieu de temps immémorial, le résultat définitif de la multitude des croisements a été la diminution évidente du nombre des indigènes. M.Bory évalue qu’il n’y a peut-être pas 40 à 50 âmes par lieue carré de Tunis à Mogador.


Nous nous excusons si il existe quelque faute de frappe, l’ancienneté du document a rendu la réécriture difficile, certains mots étaient peu lisible, néanmoins nous avons fait au mieux pour vous faire parvenir ce travail assez honnête dans l’ensemble, bien qu’il faut tout de même garder un sens critique, nous ne savons pas encore tout sur la race atlante, beaucoup de recherche sont encore à l’étude et nous souhaitons continuer dans ce sens avec votre soutien. Merci à un frère atlante qui nous a fait parvenir ce document ancien de la Gazette Médicale de Paris, n’oublions pas que notre travail est aussi le votre, chacun participe à sa façon à la renaissance atlante.


Source :

La Gazette Médicale de Paris 13eme édition 1845.

Dirigé par Jules Guerin.

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